Gènes - Anti-globalisation? Anti-capitalisme, pour le communisme!

Le texte qui suit est la version française du tract diffusé en italien-anglais-français aux manifestations de Gènes à l’occasion du G7, en juillet 2001

Camarades,

La globalisation est un terme cher à la bourgeoisie et à ses médias mais que nous devons et qui doit être remplacé par mondialisation impérialiste. Avec ce terme, nous parlons de l’actuel mode de fonctionnement du capitalisme caractérisé, d’une part par la domination incontestée du capital financier, et d’autre part par la possibilité d’étendre à toute la planète, les différents processus de production, des tomates en boites aux automobiles, en passant par les jouets (nous rappelons aux amateurs de confusion que l’impérialisme n’est rien d’autre qu’une phase du mode de production capitaliste. Ce n’est pas... une politique).

La domination du capital financier n’est pas la soumission à un centre unique, car ce capital est lui-même composé de centres et d’agrégations d’états en concurrence entre eux.

Cette phase du capitalisme coïncide avec la crise de son cycle de production en même temps qu’elle en est une réponse; cette crise est en fait la crise du processus de valorisation du capital.

Ce qui signifie que le capital réussit à extraire de la production et de l’exploitation de la force de travail des taux de profit toujours plus bas. Le seul moyen pour améliorer ces taux de profit est l’augmentation de l’exploitation de la force de travail par une compression des coûts de travail et/ou le déplacement des productions la où les salaires sont inférieurs. Il n’y a pas d’alternative à ces processus à l’intérieur du mode de production capitaliste. La seule alternative que le capital connaisse est la guerre impérialiste.

Comme dans toute crise du cycle d’accumulation, l’alternative historique réapparaît: guerre impérialiste ou révolution prolétarienne.

Des deux blocs qui s’opposaient précédemment l’OTAN et le Pacte de Varsovie, ce dernier a disparu. L’implosion du bloc impérialiste soviétique présentée comme faillite du... Socialisme a modifié les positionnements précédents déclenchant une nouvelle donne qui conduit fatalement à l’agrégation d’un nouveau bloc sur la base de la désagrégation de l’OTAN.

Celui qui pense que dans les sommets du G8 on se met d’accord pour gouverner le monde grâce à un hypothétique super-impérialisme mondial, celui-là se trompe lourdement. Dans leurs sommets les huit grands finissent toujours par s’opposer. Cette fois-ci à Gênes les Européens se présentent un peu plus forts grâce aux accords pris à Goteborg sur des thèmes apparemment clés comme celui de l’environnement et des accords de Kyoto ou ceux, moins médiatisés mais tout aussi importants comme le commerce mondial de l’acier...

Camarades,

Un nouveau piège se profile grâce auquel les bourgeoisies américaines et européennes - indépendamment de ruptures éventuelles en Europe- rassembleront leurs prolétaires respectifs autour d’elles contre l’ennemi du "sacro-saint" intérêt national ou de tout autant "sacro-saintes" idéologies opposées.

La capacité des actuels mouvements "anti-globalisation" à tenir est liée à leur capacité à ne pas se fragmenter sur les positions que l’impérialisme prépare. Bush fait les yeux doux à l’AFL-CIO et aux sidérurgistes américains: leur position "anti-globalisation" ou soi-disant telle coïncide avec la nécessité de protéger l’acier américain et la balance du commerce extérieur.

La condition pour qu’un grand mouvement civil comme celui-ci résiste aux divisions impérialistes serait donc qu’il adopte le point de vue de classe, ce serait sa transformation en mouvement anti-capitaliste pour la révolution communiste, en clair ce serait le dépassement de son propre interclassisme.

Seule une forte reprise de l’initiative de la classe ouvrière, y compris pour la défense intransigeante face aux attaques massives du capital, peut faire converger les mouvements de la dite société civile sur un terrain solidement anti-capitaliste.

C’est pour cela que la tâche prioritaire des révolutionnaires est de contribuer aujourd’hui - dans la mesure de leur force - à la reprise des luttes prolétariennes, indépendamment de la politique de conciliation et des logiques syndicales.

Mais cette reprise de classe n’aura pas d’espoir de victoire sans l’organisation politique adaptée à la conduite de cette immense bataille: le Parti International du prolétariat.

Trop souvent nous avons vu des mouvements sur des positions de classe (de la Pologne en août ’80 au mouvement des mineurs britanniques) céder aux sirènes du réformisme et aux flatteries du marché politique radical-bourgeois à cause de l’absence dramatique et complète de force politique organisée autour du programme révolutionnaire. La nécessité du parti révolutionnaire international du prolétariat est toujours plus impérative.

C’est pour cette raison que nous appelons les avant-gardes à rejoindre et renforcer les sections et organisations sympathisantes du BIPR.

BIPR, 13-7-2001