Face à l'offensive du capital

:Pour la reprise de la lutte par les travailleurs!

Cela fait maintenant plusieurs mois que se succèdent licenciements et plans sociaux, que l'État annonce des suppressions de postes et autres restrictions budgétaires. La retraite de tous les salariés, fonctionnaires tout d'abord, du privé et des régimes spéciaux ensuite est menacée. Viendra ensuite le tour de la Sécurité Sociale. Face à l'aggravation de la crise du capital, à l'exacerbation de la concurrence inter-impérialiste, nos différents patrons, aussi bien du secteur privé - en France, en Europe ou ailleurs dans le monde - que du secteur public et assimilé se sont donc lancés dans une attaque frontale. L'offensive a été précédée par l'action du gouvernement (mis en place avec le soutien de toute la classe politique face au pseudo danger fasciste) dans une soi-disant lutte contre l'insécurité qui consiste essentiellement à renforcer le contrôle sur la population (cameras, flicage des communications et des autres types d'échanges, chasse aux rassemblements non contrôlés, etc....) et met en avant une politique de division systématique des travailleurs entre français et étrangers et entre français de différentes origines, ainsi qu'entre les différents statuts auxquels sont soumis les travailleurs.

Retraites

La remise en cause du système de retraites est la grande affaire en cours. Le but du gouvernement comme du patronat, qui marchent main dans la main, est tout à la fois de réduire le niveau des pensions et d'allonger la durée du travail. Après les travailleurs du privé, ils s'en prennent donc au système de retraite des agents de l'État (passage à 40 annuités, le système de décote, mais aussi suppression de certaines annuités etc.). Dans un deuxième temps, on aggravera encore les conditions pour tous (passage prévu à 41 puis 42 ans). Ceci pour se retourner au moment qu'ils jugeront opportun contre ceux qui ont un régime spécial (la SNCF ou d'autres). Au bout du compte c'est bien l'ensemble des prolétaires qui verront leurs retraites diminuées. Et nous verrons de plus en plus, comme c'est déjà le cas actuellement, des personnes de plus de 65 ans travailler pour des petits boulots, mal payés, complètement flexibles, pour compléter leur maigre retraite.

Éducation Nationale

Loin de toute échéance électorale, le gouvernement s'attaque à l'Éducation Nationale. Dans un premier temps, c'est une politique division des travailleurs qui est poursuivie. Suppression de postes de non-enseignants ou "décentralisation", il s’attaque aux plus faibles et il vise ainsi, en multipliant les statuts, à casser les solidarités qui difficilement pourraient se mettre en place. Dégraisser le mammouth disaient les "socialistes" ...Car cette réforme n’est que le début de la grande attaque qui visera le système éducatif, qui coûte cher à l’État. C’est le genre de politique qui a été mené dans d’autres services d’État, comme La Poste ou France Télécom. Étape par étape, un gouvernement "de gauche" continuant ce qu'avait commencé le précédent "de droite" et ainsi de suite. Ce seront ensuite les travailleurs du secteur (qu’ils auront divisés entre fonctionnaires de divers statuts, contractuels, prestataires de service et précaires) qui en feront les frais. Un bon exemple aussi pour les travailleurs de GdF, EdF ou de la SNCF.

Reprendre l'offensive

De nombreux travailleurs s’étonnent de l’attitude des syndicats. Nous ne parlons pas ici des Confédérations qui ont signé un accord qui les met ouvertement du côté de l’État et des patrons. Mais des Confédérations qui, dans le mouvement, freinent des quatre fers, et ne donnent que des perspectives floues, lointaines, dispersées. Les syndicats sont des organismes de concertation entre ouvriers et patrons. Ils se placent entre ces classes qui sont inconciliables. Ils se voudraient au-dessus de la mêlée, défendant "le service public" ou un "intérêt général" qui n’existe pas. Largement dépendant de l’État, qui les finance et soutient leur organisation, ils sont contraints au grand écart pour ne pas perdre le peu de crédit qu’il leur reste dans les rangs des travailleurs, mais en définitive doivent obéir à leur maître. C’est leur nature propre qui est bien sûr en cause, et non pas de mauvais dirigeants qu’il faudrait remplacer. La tache de redresser ces organisations est donc vouée à l’échec.

De manière contrastée, des travailleurs reprennent l'offensive. Des secteurs de l’Éducation Nationale sont très mobilisés et s’organisent eux-même pour étendre leur lutte aux différents établissements et contacter les travailleurs d’autres secteurs. Toute lutte n’est menaçante que par son extension, particulièrement sur les retraites où il y a un consensus de la classe politique pour aggraver les conditions faites aux prolétaires. Contre les diviseurs de tout bord, nous devons mettre en avant des revendications unitaires. Par exemple, sur les retraites, ces revendications sont simples: quel que soit notre statut, 37 ans 1/2 pour tous les travailleurs, calculés sur les 6 meilleurs mois.

Dans cette époque de crise, la bourgeoisie défend ses taux de profit de manière acharnée. Elle est prête à entraîner le monde entier dans des guerres dévastatrices pour sauvegarder ses intérêts contre ses concurrents. Seule la lutte unitaire des travailleurs de tous les pays contre leur propre bourgeoisie pourra combattre l'exploitation, arrêter les guerres et accélérer le processus indispensable de construction d'un Parti Communiste à l'échelle mondiale. C'est le but que s'est donné le Bureau International pour le Parti Révolutionnaire, que nous représentons en France.

Bilan & Perspectives, 22 mai 2003