Chronologie hongroise 1953-1956

  • 1953: En juin, 20 000 métallurgistes déclenchent une grève de 48 heures à l’aciérie Mathias Rakosi. C’est la plus grande grève depuis 1946.
  • 1953-1955: Nagy remplace Rakosi en tant que Premier ministre. Il introduit son Cours nouveau pour tenter de calmer l’agitation ouvrière.
  • 1955: Nagy est démis de ses fonctions.
  • 1956: En juin, des nouvelles des émeutes de Poznan en Pologne atteignent la Hongrie. Le pays est frappé par une vague de grèves et de manifestations ouvrières et étudiantes.
  • 23 octobre: Les manifestations mènent à des affrontements. Le gouvernement hongrois fait appel aux troupes russes.
  • 24-25 octobre: Des grèves éclatent et des comités d’usine se forment. En province, des stations de radio sont occupées. Nagy est nommé Premier ministre et Kadar, Premier secrétaire du Parti "communiste". Sur la Place du Parlement, la fraternisation spontanée entre soldats russes et travailleurs se termine en bain de sang.
  • 26 octobre: Des combats acharnés ont lieu à travers la Hongrie. Le tout nouveau Conseil national des syndicats fait paraître ses revendications. Elles incluent l’exigence du retrait des troupes russes, la formation d’un "gouvernement élargi sous Nagy" et "la gestion ouvrière".
  • 29 octobre: Les troupes soviétiques commencent à se replier. Les comités d’usines se lient en conseils ouvriers.
  • 30 octobre: Nagy annonce la fin du système de parti unique.
  • 31 octobre: Le "Parlement des conseils ouvriers" se réunit à Budapest. Il émet une déclaration en neuf points sur l’autogestion des usines.
  • 1er novembre: Nagy annonce le retrait de la Hongrie du Pacte de Varsovie et fait appel à l’ONU pour la protection de la neutralité hongroise.
  • 4 novembre: Les troupes soviétiques attaquent Budapest et installent Kadar comme nouveau dirigeant.
  • 5-11 novembre: Les régions ouvrières offrent une forte résistance à l’invasion et sont les dernières à tomber.
  • 12 novembre: Le Conseil ouvrier d’Ujpest émet un appel pour un Conseil ouvrier central et des syndicats indépendants.
  • 21 novembre: L’armée russe empêche la tenue d’une rencontre d’un Conseil ouvrier national. Grève de protestation de 48 heures à Budapest.
  • 1-7 décembre: 1200 délégués des comités d’usine et des conseils ouvriers sont arrêtés. Une délégation du Conseil ouvrier central de Budapest fait appel à l’aide des russes contre Kadar.
  • 8 décembre: Le Conseil ouvrier central de Budapest se rencontre secrètement pour discuter de la formation d’un Conseil ouvrier national.
  • 9 décembre: La majorité des délégués du Conseil ouvrier central sont arrêtés. Le gouvernement interdit le Conseil de Budapest. À Salgotarjan, l’armée russe fait feu contre des mineurs en grève.
  • 11 décembre: Le gouvernement arrête deux des derniers délégués du Conseil de Budapest lorsqu’ils se présentent pour des discussions avec le gouvernement. Une grève de protestation éclate.
  • 12-13 décembre: Le gouvernement déclare l’état d’urgence. Toutes les assemblées et les manifestations sont interdites. "L’ordre" est rétabli à Budapest même si des grèves, des occupations et des revendications de contrôle ouvrier persistent pendant toute l’année 1957.

Postface

200 000 Hongrois et Hongroises se réfugient à l’étranger. Près de 40 000 viendront s’établir au Canada. Suite aux coups successifs du Rapport "secret" de Khrouchtchev sur les crimes de Staline au XXe Congrès du PCUS en 1956 et suite aux événements de Hongrie de la même année, c’est par centaines que ses militants et ses militantes quitteront le Parti "communiste" canadien qui sombrera rapidement dans l’obscurité. Aux États-Unis, on estime que jusqu’à 75% des membres du PC le quitteront dans les deux années suivant les événements de 1956.