A propos de Che Guevara

Le prolétariat ne possède aucun drapeau ni aucune patrie. Il n’est affilié à aucun camp impérialiste. Les révolutionnaires n’ont jamais soutenu le bloc de l’Est.

Pour le quarantième anniversaire de la mort de Che Guevara, on assiste à une débauche médiatique encensant celui dont le but était de multiplier les guérillas dans le monde pour lutter contre l’impérialisme (c'est-à-dire essentiellement les USA), celui qui affirmait dans son «Message aux peuples du monde», peu avant d’être capturé et exécuté en Bolivie : il faut «créer deux, trois...de nombreux Vietnam, telle est la consigne.»

Au-delà de l’homme (notre propos n’est pas de juger de son honnêteté ou de son courage), il nous faut dénoncer la ligne politique qu’il défendait et mettait en pratique pour démystifier le contenu supposément «révolutionnaire» du guévarisme.

Pour Guevara, la lutte contre l’impérialisme n’avait qu’un sens : la lutte contre les USA. Guevara s’est toujours positionné comme l’allié indéfectible de l’URSS et de la Chine. Pour lui, l’internationalisme consistait à «mourir sous les couleurs du Vietnam, du Venezuela, du Guatemala... » ; Il ajoutait : «Chaque goutte de sang versée sur un territoire sous le drapeau duquel on n’est pas né est une expérience que recueille celui qui y survit pour l’appliquer ensuite à la lutte pour la libération de son lieu d’origine». Comme on le voit, «l’internationalisme» de Guevara n’avait rien à voir avec l’internationalisme prolétarien qui est l’abolition des nations ; mais faut-il en être surpris quand on sait qu’il avait fait sienne la théorie du « Socialisme dans un seul pays » (la voie cubaine vers le socialisme) et qu’à l’affirmation marxiste «Les prolétaires n’ont pas de patrie», il opposait le mot d’ordre réactionnaire «La patrie ou la mort» ?

Pour Guevara, contrairement à ce que pouvait affirmer Lénine, un mouvement révolutionnaire peut exister sans théorie révolutionnaire. La conception marxiste du parti est aux antipodes de celle développée par Guevara qui fonde le succès de la révolution sur l’existence de leaders charismatiques (Castro, Lui-même...) et qui glorifie la violence minoritaire. La démarche du guérillérisme est une démarche volontariste pour laquelle la prise en compte des conditions historiques, la compréhension de celles-ci est remplacée par la volonté et l’héroïsme d’une minorité. L’impatience de la petite-bourgeoisie et l’activisme sont supposés remplacer la construction méthodique de l’organisation révolutionnaire et l’analyse objective des conditions historiques.