France - La colère ouvrière monte

La colère des ouvriers monte en France contre les conséquences de la crise économique qui commencent à se faire sentir mais aussi contre les mesures antérieures « libérales » et radicales des gouvernements pour faire baisser le coût du travail.

L’on a eu des directeurs de l’entreprise Continental dans l’Oise (usine de pneumatique qui emploie 1200 ouvriers) bombardés d’œufs, les dirigeants de Sony dans les Landes et de l’usine pharmaceutique 3M à Pithiviers à côté d’Orléans ont été séquestrés contre leur gré dans un bureau. La grogne se manifeste ici contre les licenciements ou la fermeture des usines.

A Auxerre les ouvriers de Fulmen qui fabriquent des batteries pour voiture et camions ont forcé le directeur à manifester avec eux dans la rue.

La liste est longue de ces luttes d’un genre nouveau comme l’envahissement du siège social de Caterpillar à Grenoble. Puis l’occupation de Rencast (*sous-traitant automobile) à* Châteauroux où la grève commence le jeudi 12 mars, quand il est annoncé la liquidation judiciaire du groupe. Enfin, l'assemblée générale du 13 mars décide à l'unanimité la grève avec occupation. En avril, nouvelle séquestration de quatre cadres de l’usine Scapa dans l’Ain. Ce qui est nouveau, c’est que les salariés ont pu obtenir le doublement de leurs primes de licenciement. Si l’action paye, car des craintes de radicalisation existent au sein de la bourgeoisie, la situation sociale risque d’évoluer rapidement.

L’aspect étendu sur l’ensemble du territoire jusque dans de petites villes de ces luttes est aussi un caractère important à noter qui montre que la grogne est répandue et se généralise en profondeur.

Pour l’instant les violences sont restées limitées. Mais quelque chose a changé, les ouvriers se mettent en lutte car ils n’ont plus rien à perdre. Ils reconnaissent qu’ils se sont fait avoir dans les combats antérieurs et que les mesures de réduction de salaire qu’ils ont accepté la mort dans l’âme n’ont rien solutionné. En fin de compte ils se font toujours licencier. Et surtout, ils prennent les luttes un peu plus en main sans écouter les syndicats qui prêchent le calme en attendant le moment « favorable » pour mener des luttes. Les ouvriers mènent des actions beaucoup plus « violentes », disent les médias et souvent sans écouter les syndicats qui temporisent au niveau national. La belle affaire ! En fait les bourgeois commencent sérieusement à s’affoler car ils prennent conscience que cela ne fait que commencer et que de nouvelles luttes vont se généraliser avec l’approfondissement de la crise.

Il est clair que ces luttes sont le signe de l’impuissance des travailleurs et de leur désespoir mais elles ont le mérite d’exister. Elles sont la manifestation d’un réveil de la combativité qui ne pourra que se développer de façon toujours plus importante quand tous les effets de la crise du capitalisme vont se faire encore plus fortement et massivement sentir.

Bilan & Perspectives, 9 avril 2009
Publication du Bureau International pour le Parti Révolutionnaire en France