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Accueil ›Wisconsin - Le mouvement de protestations s’enlise dans le marais électoral
Guerre de classe au Wisconsin
C’est le 14 février 2011, que les camarades américains du Groupe internationaliste ouvrier ont rapporté pour une première fois que le gouverneur Scott Walker avait «laissé tomber une enclume» sur les travailleurs et les travailleuses du secteur public de l’État du Wisconsin. Comme tant d’autres États, le Wisconsin supporte la plus grande partie de la charge des compressions budgétaires fédérales, et comme tant d’autres aussi, il fait maintenant face à la faillite. Cette situation a mené à l’annonce de compressions massives dans les salaires et les retraites des travailleurs et des travailleuses de l’État. L’affrontement au Wisconsin a été suivi attentivement, autant par les prolétaires que les exploiteurs à travers le monde. Des bannières de soutien à la lutte au Wisconsin ont été déployées dans des villes de plusieurs pays, du Caire jusqu’à Londres. Depuis, nos camarades ont écrit régulièrement sur le cours des événements sur les événements en cours, et leurs contributions peuvent être consultées sur notre site internet. Nous publions ci-dessous leur plus récente mise à jour sur la situation.
Depuis mercredi soir, le 9 mars, la force du mouvement de protestations qui avait éclaté au Wisconsin contre les mesures d’austérité imposées par le gouverneur Walker a graduellement diminué, alors que le barrage de propagande bourgeoise s’est intensifié. Toute l’énergie dont ont fait les travailleurs et les travailleuses a maintenant été canalisée dans la politique électorale et le Parti démocrate. Les campagnes exigeant des élections pour la révocation du gouverneur et des membres de l’assemblée de l’État sont particulièrement fortes. Présentement, la légalité de la loi qui impose les compressions est contestée et son application est temporairement suspendue par la juge de la cour de district du comté de Dane, Maryann Sumi, jusqu’à qu’on détermine si elle a été votée en violation des procédures de l’État.
Les syndicats exposent leurs vraies couleurs
Depuis le début du conflit, les syndicats avaient décidé de ne pas se servir de l’outil de la grève. Ce fut la directive imposée par les directions syndicales à leurs sections locales. Les enseignants et les enseignantes qui ont eu recours à des «sickouts» (1) perdront leurs revenus pour les journées perdus. Le syndicat accepte cette mesure, ce qui n’est pas surprenant car c’est eux qui ont ordonné la fin de cette forme de grève. Privés de leur droit de négociation collective, les syndicats ne seront plus des partenaires dans la gestion. C’était devenu leur rôle principal. Plusieurs syndicats du secteur vont maintenant perdre leur financement au point de disparaître, sauf pour la forme, et seront régulièrement soumis à des votes obligatoires de décertification. Ce qui arrivera probablement est que les sections locales se fusionneront et que les syndicats ne seront plus que l’ombre de ce qu’ils ont déjà été, entièrement dévoués à mobiliser le vote pour le Parti démocrate aux élections et être les témoins passifs des congédiements massifs de travailleurs et de travailleuses. Il ne peut y avoir d’illustration plus claire autant de la relation des syndicats avec la classe dominante, que de la nature de la politique électorale.
Le soir du 9 mars, la loi fut votée lors d’une session spéciale du Sénat de l’État et l’édifice du Capitole fut occupé par les manifestants. Un forum ouvert fut ouvert dans la rotonde et les appels en faveur d’une grève générale à travers l’État furent si forts que l’appareil du Parti démocrate propagea sans succès l’idée d’expulser les «socialistes» de l’édifice. La journée suivante, Paul Soglin, qui allait être maire de Madison moins d’un mois plus tard, a pris position contre une grève générale dans un éditorial. Les appels pour une grève générale étaient si forts que les appareils ont du intervenir contre.
Ayant réussi à dévier le sentiment de résistance vers l’appui aux politiques électorales du Parti démocrate, l’aile dissidente de la bourgeoisie a manœuvré pour suspendre l’application de la loi grâce aux tribunaux et rien n’est encore sur. Si le gouverneur annulait ses mesures pour les réintroduire, il admettrait alors que le vote initial était illégal d’un point de vue procédural. C’est pourquoi il a choisi de mener le combat juridique devant les tribunaux. Des mesures d’austérité sont déjà en train d’être votées par plusieurs municipalités de l’État pour s’assurer que de nouvelles conventions collectives puissent être signées avant même l’adoption de la nouvelle loi. La commission scolaire des Middle-Cross Plains, juste à l’ouest de Madison, vient d’imposer une convention qui permet de congédier un salarié sans aucune justification ainsi que plusieurs autres mesures sévères contre les travailleurs et les travailleuses.
La gauche au service du Parti démocrate
La gauche a servi de force auxiliaire lors des manifestations dirigées par le Parti démocrate.
Souvent, des formes de manifestations carnavalesques et des attaques verbales amusantes sur la personne du gouverneur prirent le dessus sur les revendications sérieuses ou un programme d’action. Mais le soutien de groupes tels l’International Socialist Organization et les Students for a Democratic Society fut beaucoup plus manifeste. D’autres organisations gauchistes furent plus discrètes dans leur appui. Un noyau organisé à l’extérieur de l’appareil du Parti démocrate aurait pu faire valoir les revendications ouvrières contre les concessions et les compressions. Si un tel noyau avait été présent et organisé dès le départ, il aurait pu mettre en avant des positions de classe plutôt que de laisser l’opposition loyale à la bourgeoisie d’étrangler la lutte avec l’objectif d’élire plus de démocrates à l’assemblée et de révoquer huit républicains.
Les travailleurs et les travailleuses ont assimilé plusieurs des mensonges qu’on a fait circuler sur la nécessité du sacrifice «partagé», comme si la crise du capitalisme était un désastre naturel qui exigeait des sacrifices égaux pour le «bien» du pays. Les capitalistes ont délibérément acculé les États à la faillite pour créer une crise budgétaire dans le but de faire apparaître les mesures d’austérité comme inévitables. Ainsi les politiciens bourgeois peuvent éviter plus facilement être perçus comment ayant toujours eu le but de l’avoir fait pour sabrer dans les conditions de vie de la classe ouvrière.
Le futur?
Est-ce que la classe ouvrière américaine arrivera à se libérer du carcan des syndicats pour commencer à s’organiser de manière autonome pour mener ses luttes sur son propre terrain? Voilà la vraie question. Cette rupture n’arrivera pas tant que les travailleurs et les travailleuses reculeront devant les conséquences de s’engager dans une activité autre que la politique électorale et les manifestations stériles contre un régime qui n’écoute pas et n’offre pas de compromis. Cela n’arrivera pas tant que les prolétaires seront dominés par le patriotisme qui leur fait croire que nous sommes tous de «citoyens et des citoyennes» d’un État qui serait neutre et capable de défendre nos intérêts. Cela n’arrivera pas tant que la classe ouvrière se laissera piéger à défendre une démocratie qui n’existe que pour la bourgeoisie. Si la classe ouvrière l’avait voulu, elle aurait pu saisir l’édifice du Capitole au complet et mettre dehors les politiciens. Elle aurait pu déclencher la grève. Elle a plutôt choisi pour l’instant d’attendre patiemment et pacifiquement que le «processus démocratique» coupe ses conditions de vie, plus elle est retournée dans ses quartiers pour attendre les élections. Mais la propagande haineuse contre le secteur public dans les médias s’est intensifiée suite au mouvement de protestations. De tels mouvements apparaissent maintenant à travers le pays. Il est peu probable que la classe ouvrière américaine va tout simplement se rendormir cette fois-ci.
AS, Mai, 2011 (1) Grève où tous les employés prétendent être malades le même jour.Commencez ici...
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