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Accueil ›Il y a une alternative, mais il faudra se battre pour y arriver
Le capitalisme et les compressions
Un système en crise
Même la classe dominante admet que le capitalisme est aux prises avec une crise profonde. La bulle spéculative a éclaté et les conséquences sont évidentes pour tout le monde. Les capitalistes ne peuvent plus cacher le fait que la classe ouvrière mondiale devra supporter le fardeau de la crise pendant encore de nombreuses années, afin que ses exploiteurs puissent se sortir de l’abîme dans lequel l’ordre capitaliste se retrouve.
La précarité, les mises à pied, les compressions dans les programmes sociaux, le chômage croissant des jeunes, les attaques constantes contre les plus appauvris et les retraités, de même que les reculs dans les pensions et l’aide sociale; voilà l’état des lieux en ce 1er mai 2012. Peu importe où l’on vit dans le monde capitaliste prétendu « avancé », la recette est toujours la même. Nous subissons une détérioration brutale et constante de nos conditions de vie et de travail, et même la classe dominante reconnaît que le pire reste à venir. La chute durera pendant des années, si nous ne réagissons pas.
Pendant ce temps, la grande coalition de tous ceux qui nous exploitent rétablissent graduellement leurs soldes bancaires, le coût de l’immobilier aux mains des plus riches des riches ne cessent d’augmenter et, tout naturellement, ils se votent des baisses d’impôt, puisqu’ils sont « les créateurs de richesses » méritoires et les plus grands philanthropes de la société. Pour la bourgeoisie, la « récession » est terminée.
Mais la crise est loin d’être finie. Elle n’est pas seulement causée par de mauvaises « créances » ou des banques « perfides ». C’est une crise structurelle qui nous tenaille depuis des décennies « en fait, depuis la fin du système Bretton-Woods en 1971 ». Le capitalisme est à la fin de l’un de ces cycles d’accumulation de capital et il ne pourra se sortir du bourbier qu’en dévaluant les valeurs en capital existant. Dans les premiers temps du mode de production capitaliste, quelques faillites ici ou là pouvaient faire l’affaire. Les capitalistes les plus fortunés rachetaient les perdants pour des sommes dérisoires et le système repartait de plus belle. Malgré toute la restructuration industrielle accomplie dans les années 80, et la facilité avec laquelle le capital peut maintenant fermer les entreprises aussitôt quelles cessent d’être profitables, la masse de capital dans le monde aujourd’hui est si importante que seule une gigantesque dévaluation de capital réel (pas seulement l’éclatement des bulles de capital financier fictif) pourrait permettre au système capitaliste dans son ensemble de relancer « une croissance saine ». Malheureusement une telle dévalorisation exigerait une destruction massive, qui ne peut être accomplie que par la destruction matérielle causée par une guerre mondiale. Même si les conditions politiques et diplomatiques n’existent pas encore pour une telle guerre, elle reste « la solution finale » et ultime du mode de production capitaliste. D’ici là, la classe ouvrière internationale devra payer un tribut encore plus lourd qu’elle ne l’a fait jusqu’à maintenant.
La classe ouvrière
La seule force qui peut mettre fin à la crise et conjurer la guerre est la puissance collective de la classe ouvrière mondiale. Depuis les 3 dernières décennies, notre classe a été forcée de battre en retraite. Elle est devenue un simple élément du capital variable qui a vu sa part de richesse mondiale largement réduite. Avec l’exportation des emplois vers l’Extrême-Orient, où les conditions de travail médiocres sont la norme, les travailleurs et les travailleuses dans les centres capitalistes traditionnels ont été exclus de la production et graduellement forcés à accepter des baisses de salaires et des conditions de travail de plus en plus inacceptables. De plus, la classe ouvrière est devenue de moins en moins organisée et sa cohésion a été minée; à la grande satisfaction de la classe dominante.
Cependant, la situation commence à changer. La classe ouvrière – tous ceux et celles qui dépendent d’un salaire pour exister – est maintenant sous le feu d’une offensive concertée et sans précédent. Jusqu’à maintenant, pour les raisons déjà décrites plus haut, les travailleurs et travailleuses ont pris du temps à réagir.
Cependant, il y a des signes d’un certain éveil. Du printemps arabe au mouvement des indignés, il devient évident que la crise est en train de susciter des résistances qui vont au-delà des limites de ces expériences et que certaines sections de la classe ouvrière ont gagné en confiance suite à ces expériences. Dans les pays les plus touchés comme la Grèce et l’Espagne, la riposte commence à se manifester. Cela étant, par rapport au désastre imminent qui menace la classe ouvrière, elle reste insuffisante. Plusieurs raisons l’expliquent. Des années de recul ont ébranlé la confiance de la classe ouvrière. Cependant il n’est pas question seulement de confiance. Plusieurs travailleurs et travailleuses ont été trompés par l’individualisme capitaliste et attendent et espèrent que d’une façon ou d’une autre, le pire de la crise ne les frappera pas. Mais ces prolétaires seront inévitablement frappés et ils devront répondre alors de deux façons.
Que faire?
En premier lieu, ils et elles devront s’unir quelque soit leur âge, leur condition d’emploi ou leur métier. La forme que cette unité devra prendre sera des organisations autonomes telles que des comités de grève qui seront uniquement contrôlés pas des assemblées de masse de tous les participants et participantes du mouvement. Ils devront aller au-delà des syndicats et des partis politiques bourgeois qui appellent à la négociation avec l’ordre existant.
En deuxième lieu, ils et elles devront reconnaître que la lutte doit devenir politique. Aujourd’hui, un grand nombre de personnes reconnaissent la nécessité de l’«anticapitalisme», mais ce terme représente différente choses pour différentes personnes. Certaines personnes croient que la lutte doit se limiter à la critique des grandes corporations ou encore des banques, comme si les capitalistes moins puissants sont des exploiteurs plus acceptables. D’autres encore, croient que cela veut dire la nationalisation de tout ce qui permet au système de perdurer. Le sort des travailleurs et des travailleuses dans l’ancienne Union soviétique démontre les limites d’une telle vision. Si l’«anticapitalisme» veut avoir une véritable signification, il doit défendre une nouvelle façon de produire. La seule alternative est un système qui abolit l’argent, l’exploitation et le profit. En définitive, nous avons besoin d’une société entièrement différente qui produit pour satisfaire les besoins humains; une société dans laquelle les moyens de production et de distribution sont socialisés et ne sont pas contrôlés par une poignée de capitalistes (que ce soit de la variété privée ou étatique). C’est une société où l’environnement n’est pas pillé et dévasté (d’une manière quasi-irréversible) mais respecté par les générations présentes et futures. C’est un système fondé sur la possibilité de la participation de chaque individu, qui aura son mot à dire à travers des délégués élus et révocables, à des organismes de coordination représentant l’ensemble de la population. L’accomplissement de cet objectif requiert le renversement de l’État capitaliste démocratique dans lequel le Parlement agit comme le travestissement de la domination de la classe capitaliste et la prise de pouvoir par le prolétariat. Son objectif sera d’établir une société « de producteurs librement associés » qui planifie la production en fonction des besoins réels plutôt que pour le profit. Cette société ne contiendra plus de nations, ni d’États, ni de frontières et rangera les guerres au musée de l’histoire.
C’est le type de communisme que nous envisageons. Il n’apparaîtra pas du jour au lendemain. Une longue lutte nous attend, à la fois pour convaincre nos camarades de classe de ce qu’est l’alternative réelle du capitalisme et pour assurer la défaite des cliques de la classe dominante. Dans le cours de cette lutte ceux et celles qui comprennent déjà la nécessité d’une société nouvelle devront s’unir en tant que minorité communiste sous la forme d’un parti révolutionnaire international. Il ne s’agit pas pour nous de vouloir créer un nouvel instrument de domination, un gouvernement en attente, ni même un autre projet parlementaire. Ce qui est requis est une organisation internationale et internationaliste capable de participer au mouvement de classe, de débattre et d’éclairer la perspective du renversement du capitalisme et d’une nouvelle façon de vivre ensemble. Une association d’êtres humains libres et égaux, dans laquelle « le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous ».
La Tendance communiste internationaliste n’est ni « le parti », ni même le seul noyau d’une telle organisation. Cela dit, nous nous sommes donnés comme but de lutter aux cotés des militants et des militantes de la classe ouvrière et d’autres révolutionnaires pour progresser dans la construction de la nouvelle organisation révolutionnaire internationale. Nous invitons toutes les personnes qui s’identifient à cette perspective, de nous contacter et d’en discuter avec nous.
Déclaration de la Tendance communiste internationaliste, le 1er Mai 2012
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Nous sommes pour le parti, mais nous ne sommes pas le parti, ou même son seul embryon. Notre tâche est de participer à sa construction en intervenant dans toutes les luttes de la classe, en nous efforçant de lier ses revendications immédiates à son programme historique; le communisme.
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