S’unir pour une vraie riposte!

L’automne chaud, la promesse la plus usée du monde syndical, nous a encore été annoncée pour cette année. Les boss syndicaux frappent du poing sur la table de négociation, tout en déclarant de ne rien faire d'illégal ou de trop dérangeant. Pourtant, il faudrait que quelque chose d’important se passe. Les offres gouvernementales sont insultantes, les compressions budgétaires rendent nos milieux de travail invivables et l'austérité charcute l'ensemble des services auxquels nous devrions avoir droit.

La riposte que promet le Front commun sera décevante, on le sait. Déjà que les manœuvres organisationnelles autour de la non-participation de la FIQ et de la FAE divisent les employé-es du secteur public, en plus du maraudage, on est mal parti.

Pourtant, on devrait être en train de préparer une grève générale face à l'austérité. Allons-nous vraiment nous contenter de faire deux ou trois parades bien encadrées par le service d'ordre syndical avec des pancartes et des drapeaux tous pareils, en plus d’une ou deux journées possibles de grève à peu près inoffensives, à cause des services essentiels? Tout cela se déroule dans un contexte où l’on subit les attaques les plus importantes depuis le déficit zéro de Bouchard.

On est de plus en plus nombreux et nombreuses à s'en douter. Nous ne pouvons pas compter sur nos syndicats pour organiser une riposte efficace. Donc, que faire? D'abord il faut se parler et se regrouper entre travailleurs combatifs et travailleuses combatives au delà des secteurs et des chapelles syndicales. Il faut aussi préparer des résolutions d'assemblées générales pour forcer le débat sur des questions que les bureaucraties tentent de balayer sous le tapis. Enfin, il faut lancer des grèves au niveau local, si nécessaire, pour refuser la capitulation prévisible de nos centrales. Bref, s’organiser ensemble dans des comités à la base pour s'unir et enfin lancer la mobilisation contre le gouvernement et les élites qui le défendent. C'est la seule manière d'avoir une réelle chance de gagner.

Notre lutte sera ardue. L’histoire nous apprend que l’appareil syndical nous mettra forcément des bâtons dans les roues et qu’une loi spéciale et un décret sont probablement déjà en préparation au moment où vous lirez ces lignes. Il faudra briser la loi, être prêt à affronter la police, ou accepter la défaite et l’humiliation. Nous savons tous ce que perdre veut dire: des burnouts, des dettes qui nous prennent à la gorge, du stress invivable; le cauchemar au quotidien. Soit on crève seul, soit on se regroupe pour se battre, et peut-être même pour gagner.

Mais on ne gagne jamais vraiment sous le capitalisme. La vraie victoire suppose que cette bataille jette les bases de la prochaine lutte d'un affrontement plus large, au niveau mondial, pour renverser le capitalisme et bâtir un monde plus juste.

Le Groupe internationaliste ouvrier, section nord-américaine de la Tendance communiste internationaliste, Montréal, le 7 septembre 2015
Tuesday, September 8, 2015