Comment la pandémie a révélé le véritable état de santé des nations

Nous publions l'éditorial du numéro 18 de Revolutionary Perspectives qui se base sur les conséquences de la pandémie de Covid au Royaume-Uni car la politique suivie par ce pays ne diffère en rien de celle des autres pays capitalistes dans le monde si ce n'est par quelques détails croustillants. Les raisons du nombre de décès et du désastre sur la population en général mais surtout sur la partie la plus pauvre des populations et sur les travailleurs n'ont qu'une cause : la perpétuation des profits capitalistes malgré la pandémie.

Comment la pandémie a révélé le véritable état de santé des nations

Une pandémie est le bon exemple parmi d'autres événements pour démontrer l'efficacité d'un système social. Celle-ci a généralement montré que le mode de production capitaliste n'était pas à la hauteur. Le public a maintenant oublié les premiers échecs. Les tentatives initiales du parti communiste chinois pour dissimuler ce qui se passait à Wuhan n'ont eu d'égal que le refus des dirigeants du monde entier de reconnaître ce qui était sur le point de se produire. Rien ne devait s'opposer à la réalisation des profits, de sorte que le "virus de la Chine" était le problème de la Chine et qu'il n'était, de toute façon, "pas pire que la grippe saisonnière". L'insouciance de Trump, Bolsonaro et Johnson à la droite capitaliste n'avait d'égal que le déni de la réalité de la pandémie au Mexique par le président Obrador sur la gauche capitaliste.

L'attitude des États les plus riches était qu'il s'agissait d'un problème asiatique (comme le SRAS auparavant) qui ne toucherait pas leurs côtes. Lorsque la pandémie a frappé le cœur de l'industrie italienne dans la province de Lombardie en janvier 2020, le service de santé, qui, comme tous les autres services, a subi des coupes budgétaires pendant des années, n'était absolument pas préparé. Manquant d’équipements de protection individuel, de ventilateurs et de lits de soins intensifs, les hôpitaux ont été débordés. Les médecins ont littéralement dû prendre des décisions sur la vie ou la mort. Ils ont été contraints d'abandonner les personnes âgées et les personnes souffrant de problèmes de santé à leur sort, les rares ressources dont ils disposaient étant concentrées sur les personnes qui avaient de meilleures chances de survie. (1) Au 21e siècle, avec tous les atouts de la science moderne, ces scènes rappellent les fléaux du passé. Malgré cette horreur, les dénégations se poursuivent. Bolsonaro insiste sur le fait que ce n'est pas pire qu'un "éternuement", tandis que Trump refusait ostensiblement de prendre des mesures de précaution. Johnson a fait le tour du monde en donnant la main à tout le monde, jusqu'à ce que, comme Bolsonaro et Trump, il attrape le virus. Il a échappé de peu à la mort (il n'y a pas eu d'absence de traitements ni pour lui, ni pour les autres dirigeants), ce qui l'a enfin tiré de sa complaisance. L'idée absurde d'atteindre l'"immunité collective" a été abandonnée, et les premiers confinements ont commencé, sur fond de bruits de la droite capitaliste contre les restrictions inutiles à la liberté de faire du profit. En fait, c'est cette préoccupation pour l'économie qui se trouvait déjà en difficulté avant la pandémie qui a retardé toute action décisive. Ce retard a non seulement coûté des milliers de morts inutiles, mais a fini par avoir un impact encore plus grand sur l'économie, ce qui a exigé une quantité encore plus grande d'"assouplissements quantitatifs" pour amortir le coup porté aux moyens de subsistance et aux profits. Cela a permis d'obtenir la paix sociale, mais nous n'avons jamais été "tous dans le même bateau". Alors que ceux qui avaient déjà de l'argent et des revenus ont vu leur richesse augmenter pendant la pandémie, les bas salaires et les allocataires sociaux en ont été les principales victimes, tant en termes de décès que d'endettement. Nous avons souligné, en mars 2020, que les travailleurs, en particulier en Italie, qui se sont mis en grève plutôt que de travailler dans des environnements étaient non protégés(2). De même au Royaume-Uni, comme l'a même souligné le Financial Times, les indemnités de maladie sont si faibles que de nombreux travailleurs ne pouvaient pas se permettre de prendre un jour de congé même lorsqu'ils tombaient malades.(3) 700 000 personnes en Grande-Bretagne avaient recours aux banques alimentaires avant la pandémie, en avril 2021, le Trussell Trust distribuait 2,5 millions de colis par semaine.

Sauver le service national de santé le système ?

La négligence malveillante des Trumps et des Bolsonaros a donné lieu à des taux de mortalité parmi les plus élevés au monde, mais en termes de nombre d'habitants, le Royaume-Uni est en fait pire que les États-Unis. Comme ailleurs, l'impact sur le service national de santé a été le moteur du revirement de l'"immunité collective" vers le confinement et d'autres mesures d'urgence. Le NHS4 n'était pas en bonne forme même avant la pandémie. En mars 2017, nous avons commencé un article de notre journal Aurora par la phrase suivante : "Il ne doit guère y avoir de ménage qui n'ait pas été affecté par la baisse de qualité des services médicaux au Royaume-Uni."(5)

C'est le produit de décennies de mise à l'encan du NHS avec la complicité des gouvernements et de tous les partis. Thatcher a peut-être introduit la "concurrence interne" dans le NHS, mais Blair l'a étendu et s'est débarrassé de 32 000 lits supplémentaires. Les dépenses globales du NHS ont diminué de 12 £ par personne au cours des premières années de la coalition dirigée par Cameron et Clegg. Entre 2011 et 2017, 13 681 lits supplémentaires sont passés sous le régime de l'austérité. Tout au long de ces coupes, l'âge moyen de la population a augmenté et donc les besoins en soins de santé et en services sociaux. Il n'est donc pas surprenant que les dettes des différents organismes nationaux de santé, qui ont déjà contracté des prêts massifs pour couvrir les déficits de financement, soient en hausse. Sans surprise, bien qu'il soit l'institution la plus populaire de tous les sondages d'opinion, le NHS ne soutient pas la comparaison avec les performances sanitaires des autres pays européens. Avant même la pandémie, l'espérance de vie moyenne des citoyens britanniques avait chuté pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale. Seule Malte présente des résultats plus mauvais en matière de mortalité infantile (moins de 5 ans) que le Royaume-Uni, qui figure parmi les plus mauvais élèves pour toute une série d'autres questions de santé, du cancer du sein et du col de l'utérus aux accidents vasculaires cérébraux et au taux de suicide des malades mentaux.(6) Comme l'a indiqué le Nuffield Trust7 dans un rapport, le NHS a des performances moyennes parce qu'il bénéficie d'un financement moyen. Plus crûment, vous obtenez ce pour quoi vous payez.

Au début de la crise du COVID, le NHS manquait toujours de 84 000 personnes, malgré la fermeture de nombreuses unités au cours des dernières décennies(8). La pandémie a jusqu'à présent coûté la vie à plus de 1 500 membres du NHS(9), et un plus grand nombre encore a été rendu inapte au travail en raison d'un "long COVID". Beaucoup d'autres ont simplement été épuisés par l'intensité du travail et par le fait d'être témoins de la perte de tant de vies. La campagne "Clap for the NHS10" avait peut-être pour but de remonter le moral des troupes à un moment critique, mais le fait de décerner la médaille de George11 à ce service le jour de son 73e anniversaire, tout en réduisant le salaire du personnel en termes réels (ce que représente une augmentation de 3%) ne peut être qualifié que de "merde pour les soignants". Il a dû être très réconfortant pour le personnel épuisé d'entendre que tous les autres employés du secteur public (après des années de gel des salaires) n'obtiendront même pas cela. Les soignants, et certaines infirmières, ont menacé de faire grève. Il faut donc espérer que ce coup de pied dans les dents ne restera pas sans réponse, et pas seulement de la part des travailleurs du NHS.

En effet, depuis le début, la façon dont la pandémie a été gérée, a jeté une lumière dramatique sur la faillite sociale, économique et politique du système qui fait passer les profits avant les personnes. Le manque d'équipements de protection individuelle (EPI) au début a poussé les médecins généralistes à acheter des équipements sur eBay et certains membres du personnel hospitalier à utiliser des sacs poubelle pour les remplacer. C'était déjà un scandale, mais le retour de 30 000 personnes âgées dans des maisons de soins pour libérer des lits pour la pandémie s'est avéré être un véritable tuerie. Non testés, ces patients sont retournés dans des maisons de soins où les EPI faisaient défaut, malgré les appels répétés des soignants et de leurs patrons. Le ministère de la santé n'a su fournir qu'une seule ressource aux maisons de soins : des milliers d'avis de non-réanimation(12).

C'est la tentative de remédier au manque d'EPI à cette époque qui a jeté la lumière la plus claire sur les défaillances du système dans son ensemble. La solution du ministère de la santé de l'infortuné Hancock13 a été de distribuer des contrats à des amis et à des donateurs conservateurs, dont certains n'avaient aucune compétence en matière de santé. D'autres ont été engagés en tant que "consultants" ou "directeurs non exécutifs" qui n'ont en fait rien apporté. Ce qu'ils avaient en commun, c'était leur lien avec des membres du gouvernement ou du Parti conservateur, dont ils étaient de gros donateurs. Plus significatif encore, l'épouse d'un député conservateur a été chargée de diriger le misérable et inutile programme Track and Trace. Ensuite, Lord Feldman, un donateur conservateur, a été engagé par le secrétaire d’État à la santé, Lord Bethell14, en tant que "conseiller" non rémunéré. L'une de ses entreprises clientes s'est alors vu attribuer un contrat COVID de 22,6 millions de livres sterling. Ce n'était pas le dernier contrat de ce type. Selon Transparency International, des contrats d'équipements de protection individuelle (PPE) d'une valeur de 1,6 milliard de livres ont été attribués à des entreprises ayant des liens politiques avec les conservateurs.(15) L'un d'entre eux a été attribué à un ami de Dominic Cummings, et un autre à l'entreprise appartenant à la sœur et au beau-frère de Matt Hancock (dans laquelle il a des parts). Cela a suscité peu d'interrogations. Hancock n'a été contraint de démissionner qu'après avoir été filmé en train d'embrasser sa maîtresse, Gina Coladangelo. L'indignation n'est venue que du fait qu'il a enfreint ses propres restrictions COVID, ce qui, après le voyage de Dominic Cummings à Barnard Castle l'été dernier, n'a fait que déclencher des accusations politiquement dangereuses de "une règle pour eux, une autre pour le reste d'entre nous". Cependant, on a moins parlé de l'autre problème, à savoir que Mme Coladangelo, directrice du marketing de sa propre entreprise de mode, était employée par M. Hancock comme conseillère au sein du NHS. Elle ne travaillait que 15 jours par an mais recevait 1 000 £ pour chaque jour de travail (à quoi, on ne nous l'a pas dit). Hancock lui-même a toujours été un problème en tant que ministre de la santé étant donné qu'il est lié à British American Tobacco et à d'autres lobbies anti-santé, via le groupe de réflexion d'ultra-droite, l'Institute for Economic Affairs (IEA). Ce dernier veut remplacer le NHS par un système d'assurance médicale à l'américaine, et abolir la gratuité au point de prestation du NHS. The Independent nous a dit en 2019 que :

L'IEA a critiqué ouvertement les mesures de santé publique visant à lutter contre le tabagisme, l'obésité et la consommation nocive d'alcool, et ses anciens bailleurs de fonds comprennent des organisations affiliées aux industries du jeu, de l'alcool, du sucre et des boissons gazeuses. Elle a des liens étroits avec le Parti conservateur et le président de son conseil d'administration, Neil Record, a fait des dons au secrétaire à la santé Matt Hancock entre 2010 et 2018. Si M. Hancock figure parmi les plus grands bénéficiaires, 30 députés conservateurs, dont David Davies, Liam Fox et David Willets, ont reçu de l'argent ou l'hospitalité de la part de M. Record ou d'un autre administrateur, Sir Michael Hintze.(16)

Ce n'est que la partie visible de l'iceberg. Il y a une certaine ironie dans les révélations sur le lobbying de l'ancien Premier ministre Cameron auprès du Trésor (sans succès) et du ministre de la Santé Hancock (avec succès) pour obtenir des contrats de l'État pour Greensill Capital avant sa faillite. Juste avant de remporter les élections de 2010, Cameron a pontifié contre le "lobbying secret des entreprises".(17) Il devrait le savoir. Il était lobbyiste avant de devenir Premier ministre et a fait fortune dans le lobbying (notamment pour des entreprises de biotechnologie) depuis sa démission. Le parti travailliste se plaint de le sordide de l'affaire, mais il n'est guère en mesure de critiquer, puisque la remarque de Cameron sur le lobbying secret visait exactement la même chose que ce qui se passait sous le parti travailliste, bien que Blair ait eu tendance à récompenser ses donateurs par des pairies (il en a créé plus de 200, connues sous le nom de "Tony's cronies"). Quoi qu'il en soit, selon les règles du jeu capitaliste, cela n'est pas illégal. Ce qui nous amène au cœur de l'opération.

En dépit de la "feuille de vigne démocratique", la pandémie a mis en lumière la manière dont les capitalistes, et la machine du profit, manipulent réellement le système via leurs laquais politiques au Parlement. Il ne s'agit pas de « l'État profond » caché. C'est l'état réel, la dictature de la classe capitaliste, et tous les sociaux-démocrates et réformistes qui encouragent la classe ouvrière à y participer en votant, sont soit à l'intérieur du système, soit en train de colporter un mensonge. Ils dissimulent le fait que, tant que les rapports de production actuels existent, le vote n'est qu'un exercice d’allégeance au capital. C'est la démocratie "pour le sac d'argent", comme l'a écrit Lénine dans L'État et la Révolution.(18) Elle devra être détruite et remplacée par la démocratie directe et réellement responsable des conseils ouvriers administrant une économie dont le but premier est de remplacer les intérêts du profit par la satisfaction des besoins humains réels.

En fait, la pandémie de coronavirus a également mis en évidence les questions de classe. Analysant les chiffres de l'Office of National Statistics, le King's Fund(19) est arrivé à la conclusion sans surprise qu'"e_n 2020, le taux de mortalité dû au COVID-19 était presque trois fois plus élevé dans les zones les plus défavorisées que dans le dixième des zones le moins défavorisé._" Les personnes d'origine noire et asiatique ont également succombé disproportionnellement, mais le facteur opérationnel ici est le même. Les faibles revenus (et donc les régimes alimentaires pauvres pour la plupart) et/ou le fait de vivre dans des environnements urbains resserrés les rendent plus vulnérables à la propagation du virus et à ses pires conséquences. Étant donné le niveau effroyablement bas des indemnités de maladie légales au Royaume-Uni, que nous avons mentionné précédemment(20), de nombreux travailleurs ne peuvent pas se permettre de s'isoler. Le Royaume-Uni présente l'un des pires bilans d'Europe en matière de surmortalité due au COVID et pourtant, à l'heure où ces lignes sont écrites, l'impératif est toujours de renouer avec les bénéfices malgré une multiplication par 15 des taux d'infection depuis le début du mois de mai. Même certains des conseillers scientifiques qui soutiennent la fin de toutes les restrictions en Angleterre qualifient cela de "pari". Le nouveau ministre de la santé (un ancien chancelier qui n'a rien fait pour les services sociaux pour adultes alors qu'il en était responsable), Sajid Javed, a pour mantra que nous "d_evons vivre avec le COVID_", ce qui signifie en réalité que nous serons plus nombreux à en mourir inutilement. Le comité des Sages qui conseille le gouvernement a établi trois modèles qui indiquent que le nombre de cas d'hospitalisation pourrait atteindre entre 2 000 et 4 000 par jour, et que le nombre de décès dus à la COVID pourrait se situer entre 9 400 et 115 000 d'ici juin 2022. (21) Encore des stupidités pour les soignants déjà épuisés des services de santé. Les avertissements sont là. Les Pays-Bas ont dû réimposer des restrictions car les infections ont été multipliées par 20 en deux semaines, et l'incompétence avec laquelle ils n'introduisent même pas la suppression des restrictions de manière progressive (du moins en Angleterre) ne fait qu'ajouter au danger.

La guerre des vaccins et la protection de la propriété intellectuelle

Sur le plan international, la seule lumière qui brille dans la pénombre du COVID a été la découverte rapide de vaccins. C'est une grande réussite, mais elle semble s'être produite en dépit du système lui-même, plutôt que grâce à lui. Le véritable mérite revient aux biologistes moléculaires, qui ont souvent agi seuls, avec un soutien minimal, voire une franche hostilité, de la part des pouvoirs en place et des entreprises pharmaceutiques. En effet, sans l'initiative indépendante de deux d'entre eux dès le début, l'ensemble du processus de recherche d'un vaccin aurait pu prendre les années prédites lorsque la pandémie a commencé à se propager. Le professeur Edward Holmes de l'université de Sydney, travaillant au sein d'une équipe d'épidémiologistes chinois du Centre clinique de santé publique de Shanghai dirigée par Yong-Zhen Zhang, a publié la séquence du génome le 11 janvier 2020 à Sydney. Holmes avait demandé la permission à Zhang, qui a mis une minute à accepter. En agissant de la sorte, sans consulter le gouvernement chinois, très secret et sensible, Zhang prenait un risque personnel considérable.(22) Six jours plus tôt, il avait informé le gouvernement chinois que son équipe avait déchiffré le code, mais n'avait pas eu de réponse. Il connaissait déjà le sort de Li Wenliang. En décembre 2019, il a été le premier médecin à signaler sur son blog la présence d'un nouveau virus grave sur le marché humide de Huanan, à Wuhan. En janvier 2020, il a été arrêté et contraint par la police de signer un papier rétractant sa diffusion de "fausses rumeurs". Quelques jours plus tard, il a été testé positif au virus et est mort le 6 février 2020.(23) Ils ne sont pas les seuls héros.

Depuis des années, les médecins et les biologistes ne cessent de mettre en garde contre une pandémie à venir. En 2008, des scientifiques ont publié dans Nature un article recensant 335 épidémies de MIE (maladies infectieuses émergentes) et ont constaté qu'elles étaient en forte augmentation(24). Toutes ces épidémies étaient dues à des agents pathogènes passant des animaux sauvages aux humains. La plupart de ces cas sont dus au fait que la déforestation a détruit les habitats des animaux qui tolèrent ces maladies. La destruction de l'environnement a donc apporté sa propre contribution à la chaîne causale des coronavirus. La perte d'habitat des espèces signifie qu'elles se rapprochent de l'homme (ou des animaux domestiqués qu'il mange), avec les conséquences que le monde connaît aujourd'hui. Les précédents ne manquent pas. Le plus célèbre et le plus dramatique est le VIH, apparu dans les années 1980, mais la liste comprend également le virus Nipah en Malaisie (1998), le virus du Nil occidental (1999), Ebola (2014 et plus tard), Zika (2015), puis le Sars-CoV-1 en 2002, et Mers en 2012, sans oublier une série de variantes de la grippe plus mortelles. Les avertissements ont été ignorés. Les pestes étaient soit de l'histoire ancienne, soit marginales, ne se trouvant que dans les pays les plus pauvres. Après tout, la médecine moderne pouvait mettre fin à la variole après 3 000 ans de pestilence, alors qu'y avait-il à craindre ? Un système fondé sur le profit, qui a systématiquement dévasté la planète et appauvri des pans de plus en plus importants de la population mondiale, ne s'est intéressé à la question que lorsqu'elle a commencé à submerger les hôpitaux des pays les plus riches du monde. Même à ce moment-là, seule la persévérance de certains scientifiques qui avaient recherché des vaccins contre la grippe et le VIH a contribué à l'étape suivante de la découverte rapide des vaccins Oxford/AstraZeneca et Pfizer/BioNTech.

Sarah Gilbert, professeur de vaccinologie à l'Institut Jenner d'Oxford et responsable scientifique du projet de vaccin d'AstraZeneca, a persuadé le Medical Research Council de réorienter le financement de la recherche sur la grippe vers le coronavirus dès que la séquence du génome a été rendue disponible par le professeur Zhang. Se disant "chanceuse" d'avoir obtenu cet argent, elle a été suffisamment astucieuse sur le plan politique pour ne pas critiquer les échecs de financement passés, mais a plutôt demandé un meilleur financement pour faire face à la prochaine pandémie.(25) Katalin Karikó a été moins "chanceuse". Après avoir été licenciée par son université en Hongrie dans les années 1980, elle est partie aux États-Unis, où elle a eu du mal à obtenir un poste de professeur, et a même fini par être rétrogradée. Elle persiste néanmoins à chercher comment l'ARNm (acide ribonucléique messager), le brin de la double hélice de la molécule d'ADN qui transmet le code génétique aux cellules de l'organisme, pourrait être utilisé à des fins immunologiques. La plupart des scientifiques ont réfuté son obsession, car les tentatives de synthèse de l'ARNm déclenchaient une réponse immunitaire qui le détruisait avant qu'il ne devienne actif. Elle a cependant persisté pendant 40 ans.

Une rencontre fortuite avec Drew Weissman, qui était à la recherche d'un vaccin contre le VIH en 1997, a conduit à une collaboration qui a finalement abouti à la découverte d'un moyen permettant au système immunitaire d'accepter l'ARNm synthétique.

C'était il y a quinze ans, mais plus récemment, son travail a été reconnu par Ugur Sahin et Özlem Türeci, les fondateurs de BioNTech en Allemagne. Il est finalement devenu la base du vaccin Pfizer/BioNTech, et Kariko (à l'âge de 65 ans) occupe désormais un poste de direction chez BioNTech.(26)

Les découvertes de BioNTech et du vaccin d'Oxford ont rapidement été suivies par d'autres. Le capitalisme et les États qui ont parié sur la conclusion de contrats pour l'achat du vaccin ont eu de la chance. La publication précoce du génome du coronavirus par le Dr Zhang avait ouvert la voie à l'un des développements de vaccins les plus rapides de l'histoire. Mais c'était une chose de découvrir un vaccin, une autre de le fabriquer en quantité suffisante et de le "mettre entre les mains des gens", comme le veut le cliché de l'époque. Le sort du monde se trouve ainsi entre les mains des grandes entreprises pharmaceutiques. Ici, le système, une fois de plus, a révélé toutes ses faiblesses.

A l'heure où nous mettons sous presse, en juillet 2021, plus de 3 milliards de vaccins ont été fabriqués et distribués. C'est suffisant pour vacciner toutes les personnes vulnérables et les principaux agents de santé dans le monde. Cependant, malgré les paroles pieuses des politiciens des nations les plus riches, cela ne s'est pas produit. Au contraire, certains États riches, comme les États-Unis et le Royaume-Uni, qui ont financé des entreprises comme Pfizer, Moderna et AstraZeneca, ont également signé des contrats secrets obligeant les fabricants à approvisionner leur pays en premier. Ce pari a été payant pour eux, du moins à court terme, mais il a également reproduit la logique et les inégalités du système capitaliste lui-même. Alors que les États les plus riches ont généralement vacciné au moins un tiers de leur population (les plus petits comme l'Islande et Israël atteignant plus de 60 %), la plupart des États d'Afrique de l'Ouest n'ont vacciné que 0,1 % de leur population (le Nigeria étant en tête avec 0,6 %). Cette situation ne devrait pas changer de sitôt. Selon le Financial Times :

Les économies les plus riches du monde ont assuré suffisamment de livraisons planifiées de doses approuvées pour couvrir leur population plus de quatre fois et demie, mais les plus pauvres n'en ont procuré que pour 10 % de la leur, selon les analystes de Barclays. 
Selon Barclays, les pays d'Afrique subsaharienne se sont procuré un peu plus d'une dose sur dix des quelque 8 milliards de doses de vaccins approuvés commandés dans le monde, en grande partie grâce à une initiative de l'Union africaine. Les pays, du Malawi au Rwanda, arrivent à la fin des fournitures qu'ils ont reçues de Covax, l'organisme mondial d'approvisionnement en vaccins qui a expédié jusqu'à présent un peu moins de 90 millions de doses dans le monde entier.(27)

Covax (l'initiative d'accès mondial aux vaccins COVID-19) a été mise en place par l'OMS, en partenariat avec les "grandes entreprises pharmaceutiques", pour s'assurer que les pays les plus pauvres recevraient le vaccin. Elle a échoué lamentablement et n'atteindra que 20 % de son objectif en 2021.(22) Pendant ce temps, la troisième vague de COVID frappe vraiment l'Afrique qui, en raison de la jeunesse relative de sa population, avait été largement épargnée par les vagues précédentes. La Tunisie, un État relativement riche en comparaison aux autres pays africains, a vacciné 4 % de sa population (la moyenne africaine est de 1 %) mais subit maintenant sa quatrième vague. Les conséquences sont dévastatrices :

Les médecins légistes en Tunisie ... n'ont plus de place, ce qui signifie que les morts sont souvent laissés dans des chambres d'hôpital bondées aux côtés de patients qui souffrent encore pendant 24 heures. Les morgues sont pleines, dit le ministère de la santé. Même les morts, semble-t-il, souffrent. "Nous sommes dans une situation catastrophique... le bateau coule", a déclaré cette semaine à la presse Nisaf Ben Alaya, porte-parole du ministère tunisien de la santé. "Le système de santé s'est effondré, nous ne pouvons trouver un lit dans les hôpitaux qu'avec beaucoup de difficultés. Nous avons du mal à fournir de l'oxygène... Les médecins souffrent d'une fatigue sans précédent.(28)

L'accès aux vaccins est limité pour les mêmes raisons capitalistes sous-jacentes : les marchés, les brevets et l'État-nation. Ces raisons sont profondément ancrées dans un ordre mondial qui donne la priorité à la protection de la propriété, en l'occurrence la propriété intellectuelle, même en période de grave crise de santé publique mondiale. Le "nationalisme vaccinal" va de pair avec les intérêts de "Big Pharma" et nous avons déjà vu comment il fonctionne. Lors de l'épidémie de VIH/SIDA des années 1980 et 1990, il existait des médicaments antirétroviraux qui auraient pu sauver des vies. Mais, grâce à la manière dont les droits de propriété intellectuelle sont protégés, les entreprises pharmaceutiques peuvent en principe facturer ce qu'elles veulent. Dans les années 1990, les monopoles pharmaceutiques pouvaient initialement fixer un prix de plus de 7 000 dollars pour chaque dose de leur médicament contre le VIH. Ainsi, l'endroit où le médicament était le plus nécessaire - l'Afrique - était celui qui pouvait le moins se le permettre. Il a fallu des années de campagne et de pression sur l'OMS avant qu'une sorte d'accord ne soit conclu : les sociétés pharmaceutiques ont accepté un assouplissement partiel des brevets pour les "pays non développés" afin que des formes "génériques" du médicament puissent y être produites à une moindre fraction du coût. Ainsi, en Afrique du Sud, le traitement coûte environ 12 dollars par mois, alors que les géants pharmaceutiques continuent de faire de gros bénéfices en faisant payer environ 240 dollars par mois aux patients atteints du VIH aux États-Unis.(29)

Les droits de propriété intellectuelle et les brevets sur les vaccins et les médicaments COVID ont été un champ de bataille clé dans le monde entier depuis le début de la pandémie. Trump a donné le coup d'envoi en annonçant que son administration tenterait d'acquérir des sociétés pharmaceutiques allemandes pour monopoliser les approvisionnements. Le patron de Sanofi, la société pharmaceutique française, n'a pas tardé à avertir l'UE que si elle n'agissait pas, tous ses vaccins finiraient aux États-Unis. La réponse de l'UE a consisté à occuper le terrain de la morale. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, elle-même docteur en médecine, a déclaré en avril 2020 : "Ce vaccin sera notre bien commun universel". Malgré cette hyperbole, la Commission était déjà engagée en coulisses dans une lutte avec le lobby pharmaceutique. Ces derniers mènent généralement des négociations avec chaque pays individuellement et les contrats sont secrets. Les pays européens avaient été échaudés dans le passé par ces entreprises qui les montaient les uns contre les autres pour les faire payer plus cher. Lorsque la pandémie a frappé l'Europe pour la première fois, une bousculade indigne pour obtenir des EPI et des ventilateurs a opposé les États les uns aux autres. Afin d'éviter que cela ne se reproduise, les ministres de la santé des 27 États membres de l'UE ont convenu en juin 2020 de laisser la Commission européenne s'occuper de l'achat des vaccins au nom de l'ensemble de l'UE.(30)

On reproche souvent à la Commission européenne de ne pas être "démocratique", car elle est choisie par nomination (à la suite d'un marchandage en coulisses entre les États) et non élue directement. C'est peut-être vrai mais, comme le montre l'expérience du Royaume-Uni, rien ne révèle mieux la vacuité d'un système électoral que l'"industrie" du lobbying. En Europe, le principal groupe de pression des géants de l'industrie pharmaceutique est l'EFPIA (Fédération européenne des associations et industries pharmaceutiques). Elle emploie 25 lobbyistes avec un budget de 5,5 millions d'euros pour faire campagne pour ses intérêts et notamment la protection de sa "propriété intellectuelle". L'EFPIA siège en fait dans 8 des groupes consultatifs de la Commission européenne, ce qui lui donne un pouvoir extraordinaire pour influencer les décisions de l'UE. Il s'agit généralement de faire valoir que la protection par brevet et même l'extension du monopole des prix dans des dispositifs tels que le CPS (certificat complémentaire de protection) sont les seuls moyens de protéger la recherche future.(31) Le succès de ces démarches a été démontré en octobre 2020, lorsque les gouvernements indien et sud-africain ont proposé à l'Organisation mondiale du commerce de renoncer aux droits de propriété intellectuelle pour permettre aux pays de produire eux-mêmes davantage de vaccins et d'augmenter ainsi plus rapidement l'offre. La Commission européenne et d'autres organisations des pays riches ont rejeté cette proposition. L'UE peut se permettre le protectionnisme monopolistique des géants pharmaceutiques et, en jouant le jeu, elle peut garantir son propre approvisionnement tout en stimulant son économie. Ce n'est qu'un exemple de plus de la protection des profits avant de sauver des vies(32), soulignant pour la Nième fois l'incapacité du système à faire passer les besoins sociaux en premier.

Au lieu de cela, les entreprises pharmaceutiques se donnent beaucoup de mal pour éviter d'être considérées comme profitant de la pandémie. Prenez Pfizer par exemple. L'entreprise a pu profiter de la licence accordée à BioNTech par le gouvernement allemand (qui avait financé ses recherches) pour se lancer en premier dans la production. Cependant, à ce jour :

Pfizer a fourni une aide minimale aux pays les plus pauvres du monde. La société s'est engagée à fournir jusqu'à 40 millions de doses à Covax, un partenariat multilatéral visant à fournir des vaccins aux pays pauvres. Cela représente moins de 2 % des 2,5 milliards de doses que Pfizer et son partenaire de développement, BioNTech, ont l'intention de produire cette année.(33)

Néanmoins, ils emploient une armée d'agents publicitaires et de spécialistes des relations publiques pour mettre en valeur les vaccins qu'ils ont envoyés aux pays pauvres. À l'heure actuelle, suite à l'échec de Pfizer, AstraZeneca est devenu le principal fournisseur de vaccins du programme Covax(34), mais il a également rencontré des difficultés. Sous la pression de son partenaire de recherche d'Oxford, AstraZeneca a accepté de vendre les vaccins au prix coûtant. Cependant, le contrat stipule que cela n'est valable que jusqu'à ce que "la pandémie soit terminée", soit jusqu'en juillet 2021, de sorte qu'AstraZeneca est désormais libre de faire payer ce qu'il veut. Ils n'ont fait aucune annonce jusqu'à présent. Un autre problème est que l'approvisionnement en Covax d'AstraZeneca est fabriqué dans une seule usine, l'entreprise familiale Serum Institute of India (SII) à Pune. SII prétend être capable de produire 70 millions de doses par mois,

mais jusqu'à présent, le contrat avec AstraZeneca a déclenché une bataille acharnée autour des produits, le Royaume-Uni réclamant 10 millions de doses, l'UE demandant 10 millions de doses supplémentaires et, enfin, le gouvernement indien intervenant pour stopper toutes les exportations jusqu'en juin 2021 afin de garantir l'approvisionnement de l'Inde par le SII lui-même.(35)

Le gouvernement Modi avait annoncé que la pandémie avait été vaincue il y a plusieurs mois, mais le variant Delta a balayé le pays - d'où la demande de conserver toute la production du SII. C'est l'illustration parfaite de ce que Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l'OMS, a dénoncé à plusieurs reprises comme le "nationalisme du vaccin". Le fait qu'une poignée d'États se soit taillé la part du lion en matière de vaccins est, selon lui, non seulement "moralement indéfendable" mais aussi "une stratégie de santé publique inefficace" qui est à l'origine de la "vague de mort" qui déferle actuellement sur l'Afrique.(36)

Comme l'a souligné le Directeur général, le "nationalisme vaccinal" n'a aucun sens dans un monde globalisé où les chaînes d'approvisionnement sont internationales. Une véritable "immunité collective" mondiale ne peut être atteinte que lorsque 85%(37) des personnes sont immunisées (soit par guérison du virus, soit par vaccination). Il s'agit d'une course contre la montre. Plus la majorité de la population reste non vaccinée, plus les chances d'apparition de nouveaux variants sont grandes. Au début du mois de juillet 2021, seuls 11 % de la population mondiale ont reçu deux injections de vaccin, tandis que de nouveaux variants (actuellement epsilon et lambda) apparaissent déjà et pourraient muter hors de portée des vaccins. Des études menées en Israël montrent que même les personnes doublement vaccinées (en Israël, le gouvernement a versé à Pfizer 30 dollars par injection pour obtenir le vaccin de manière précoce - le coût aux États-Unis est de 19,50 dollars) ont une immunité moindre contre la variante Delta.(38) En d'autres termes, même avec les vaccins existants, la crise n'est pas terminée. Aujourd'hui encore, les scientifiques ne disposent pas de suffisamment d'éléments pour évaluer précisément la protection offerte par les vaccins actuels, et ils ont encore moins de chances de comprendre la nature des nouveaux variants. Nous avons également constaté que les pays qui combattaient le plus efficacement le virus au départ ont été plus durement touchés par les vagues ultérieures, lorsque les mesures de distanciation sociale et autres précautions ont été relâchées. Le variant Delta a ainsi submergé l'Inde et le variant Lambda, qui a débuté au Pérou, fait maintenant de même en Amérique du Sud. Combien de temps faudra-t-il avant que l'Afrique n'en développe une autre qui pourrait alors balayer le monde à nouveau ?

Tout cela à un moment où l'OMS calcule que 50 % de tous les vaccins fabriqués sont gaspillés(39) parce qu'on les laisse se périmer dans les pays riches avant même de pouvoir les envoyer à ceux qui en ont le plus besoin. Un certain gaspillage est inévitable dans tout programme mais, compte tenu de l'extrême gravité des besoins, l'insistance persistante à protéger les droits de propriété intellectuelle (c'est-à-dire les profits des entreprises) plutôt que les personnes fait du chiffre actuel un véritable scandale. Les problèmes ne sont pas techniques. Le capitalisme dispose de tous les moyens techniques nécessaires pour contenir la pandémie et sauver des vies. Sir Jeremy Farrar, directeur du Wellcome Trust, a déclaré au Financial Times :

Nous disposons des outils nécessaires pour mettre fin à cette pandémie - vaccins, traitements et tests - mais cela ne fonctionnera que s'ils sont accessibles à tous, partout.

Et le même rapport cite Mike Ryan, directeur exécutif de l'OMS pour les urgences sanitaires, qui dénonce les "mentalités coloniales" des grandes puissances capitalistes :

Pendant des années et des années et des années, de nombreux pays du Sud [ont été] bien meilleurs que les pays du Nord en matière de vaccination de masse de la population [...]. Ils l'ont prouvé encore et encore et encore, avec la fièvre jaune, la méningite, le choléra, Ebola, la polio, la rougeole.(40)

Le véritable problème est d'ordre social. La pandémie révèle toutes les contradictions d'un système qui a fait son temps. À l'approche de la réunion COP26 sur le changement climatique, la même incapacité à faire passer les besoins de l'humanité avant ceux du profit se répétera. Cependant, le changement climatique et le désastre environnemental créés par les capitalistes ne sont pas aussi "visibles" qu'une pandémie. Nous ne pouvons donc nous attendre qu'à davantage de promesses pieuses et d'air chaud qui ne modifieront ni ne réduiront d'un degré le réchauffement de la planète. Si l'extinction totale potentielle de la vie sur la planète est une issue infiniment plus radicale que la pandémie, ce que l'éruption du COVID nous montre, c'est que face à une urgence mondiale, la poursuite des profits et des intérêts nationaux ne fait que nous menacer tous. La crise montre que si nous voulons vraiment faire face aux pandémies et aux catastrophes environnementales (qui sont causalement liées), il est temps de donner au système capitaliste son avis de non-réanimation, de préférence avant la prochaine pandémie.

Jock

13 Juillet 2021

(1) politico.eu

(2) Voir leftcom.org

(3) Aujourd'hui encore, dans certains lieux de travail, des camarades sont poussés à rester au travail lorsqu'ils sont malades, par des employeurs qui savent que l'État ne les poursuivra pas. L'une d'entre elles s'est vu dire par son employeur (au cours de la première semaine de juillet, avant la levée des restrictions), après son test COVID positif, qu'elle n'avait aucune raison de rester au travail car elle n'avait eu que trois jours de congé en 17 ans. "Pourtant, le Health and Safety Executive, l'organisme de réglementation britannique chargé de la sécurité sur le lieu de travail, n'a pas engagé une seule poursuite contre un employeur pour avoir enfreint les règles du COVID-19." Sarah O'Connor

(4) Sécurité sociale anglaise.

(5) leftcom.org

(6) nuffieldtrust.org.uk

(7) Le Nuffield Trust, est un organisme de bienfaisance dont la mission est d'améliorer les soins de santé au Royaume-Uni.

(8) kingsfund.org.uk

(9) gponline.com

(10) Applaudissements.

(11) La Médaille de George a été créée par le roi George VI en 1940, afin de pouvoir récompenser les membres civils du Commonwealth qui accompliraient des actions héroïques.

(12) theguardian.com

(13) Matt Hancock ministre de la santé démissionne pour ne pas avoir respecté les règles de distanciation sociale. cf. : Le Monde du 26 juin 2021: lemonde.fr.

(14) Lord Nicholas William Bethel est remercié le 19 septembre 2021.

(15) comme noté par Peter Geoghegan in “Short Cuts” in London Review of Books, 6 mai 2021

(16) independent.co.uk

(17) Peter Geoghegan "Short Cuts" dans London Review of Books, 6 mai 2021. L'article, écrit par un rédacteur d'Open Democracy, souligne un comportement encore plus flagrant de Cameron dans ses relations avec Lex Greensill, l'escroc australien au cœur du scandale.

(18) "Et la dictature du prolétariat, c'est-à-dire l'organisation de l'avant-garde des opprimés en tant que classe dirigeante dans le but de supprimer les oppresseurs, ne peut pas se traduire simplement par une expansion de la démocratie. En même temps qu'une immense expansion de la démocratie, qui devient pour la première fois la démocratie des pauvres, la démocratie du peuple, et non la démocratie des sacs d'argent, la dictature du prolétariat impose une série de restrictions à la liberté des oppresseurs, des exploiteurs, des capitalistes. Nous devons les supprimer pour libérer l'humanité de l'esclavage salarié, leur résistance doit être écrasée par la force ; il est clair qu'il n'y a pas de liberté et de démocratie là où il y a suppression et là où il y a violence".

marxists.org

(19) kingsfund.org.uk

(20) ft.com

(21) Clive Cookson “Scientists warn of rise in deaths after July 19” Financial Times, 13 juillet 2021

(22) Yong-Zhen Zhang, Edward C. Holmes. A Genomic Perspective on the Origin and Emergence of SARS-CoV-2. Cell, 2020 DOI: 10.1016/j.cell.2020.03.035.

(23) theguardian.com

(24) Voir Global trends in emerging infectious diseases par Kate Jones, Nikkita G. Patel, Marc Levy et Adam Storeygard à l'adresse suivante : muckrack.com

(25) researchprofessionalnews.com Elle a également souligné que la nouvelle usine britannique de fabrication de vaccins en cours de construction à Harwell devait avoir des liens plus étroits avec les chercheurs.

(26) france24.com

(27) ft.com

(28) bloomberg.com. Toutefois, le contrat actuel permet à AstraZeneca de décider de la fin de la pandémie avant de revenir à l'exercice de son brevet. La date mentionnée dans le contrat est juillet 2021.

(29) thedailybeast.com

(30) corporateeurope.org

(31) publichealth.org Le scandale du traitement du VIH a soulevé d'autres problèmes que nous n'avons pas la place d'aborder ici. Le gouvernement Bush a dépensé 4,1 milliards de dollars pour tenter de fournir un traitement aux 4 millions de personnes infectées en Afrique subsaharienne, mais seul 1% d'entre elles ont reçu un traitement. Le déni du VIH par des personnalités comme Thabo Mbeki, président de l'Afrique du Sud, a conduit à ce que 17 % des 19-49 ans soient infectés à la fin de son mandat en 2008. D'autres scandales ont entouré la disparition de fonds dans le cadre de la corruption et les attaques contre les gais et autres personnes qui faisaient campagne pour obtenir un traitement. Bien que 85 % des personnes séropositives soient hétérosexuelles, le VIH a fini par être identifié comme une maladie des homosexuels dont le sort ne préoccupait pas de nombreux dirigeants "traditionnels" et religieux.

(32) Werner Müller “Short Cuts” London Review of Books, 22 April 2021

(33) corporateeurope.org

(34) corporateeurope.org Il révèle également de façon crue ce que nous savons depuis longtemps, à savoir que le projet de l'UE consiste à essayer de construire un bloc impérialiste pour défier l'hégémonie du dollar dans le monde de l'après-guerre froide. Il échoue parce que la fin d'un cycle d'accumulation (ce qui est le cas maintenant) apporte toutes sortes de pressions qui militent contre la construction d'une unité transnationale. Le Brexit n'en est qu'une des conséquences.

(35) Christina Pagel, membre du groupe de conseillers scientifiques de l'Independent Sage, note que l'immunité collective nécessite qu'environ 85 % de la population soit immunisée... Anjana Ahuja, Financial Times, 3 juillet 2021

(36) Rebecca Robbins et Peter S Goodman “Pfizer Reaps Hundreds of Millions in Profits From Covid Vaccine” New York Times, 4 mai 2021.

(37) thedailybeast.com

(38) ft.com

(39) qz.com

(40) ft.com

Tuesday, September 21, 2021

Revolutionary Perspectives

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