Pas de guerre mais guerre de classe : Déclaration de NWBCW Turquie

Nous publions ici la traduction d'une déclaration du NWBCW Turquie. Vous pouvez suivre leurs activités : @nwbcwturkiye.

La seule guerre qui vaille la peine d'être menée est la guerre de classe

Avec l'occupation russe de l'Ukraine, le monde est devenu une planète encore plus dangereuse pour nous, la classe ouvrière. Alors que la crise du capitalisme a déjà rendu la vie difficile pour nous tous, nous sommes maintenant confrontés à la menace qu'elle puisse entraîner l'humanité dans une guerre plus importante. D'une part, la Russie tente de récupérer ses terres perdues sous le prétexte de chasser les nazis d'Ukraine ; d'autre part, l'OTAN utilise l'Ukraine comme pion pour renforcer sa main contre la Russie. Il s'agit d'une guerre menée par les impérialistes pour le profit, contre la classe ouvrière. Ils attendent de nous que nous prenions parti, alors que les conséquences dévastatrices de la guerre ne touchent que la classe ouvrière. Notre réponse est prête : Ni l'OTAN ni la Russie ! Cette guerre laisse présager une guerre plus vaste. Ils ont déjà fait des menaces pour une troisième guerre mondiale. Mais celles-ci ne resteront pas de simples menaces, car la propagation de la guerre est une conséquence du système capitaliste. Et nous sommes plus proches de cette conclusion que nous ne l'avons jamais été auparavant.

Au fil des ans, le capitalisme a tenté de trouver diverses solutions à sa crise : l'augmentation de l'exploitation (réduction des salaires, augmentation des heures de travail) et les guerres (dévalorisation du capital suivie d'une période de reconstruction), pour n'en citer que quelques-unes. Si ces solutions permettent au capitalisme de s'accrocher, elles ne font qu'aggraver la crise et faire peser un plus grand poids sur la classe ouvrière. Il y a plus de 60 guerres locales aujourd'hui, et la seule façon d'empêcher la propagation des guerres est de renverser le capitalisme. Les guerres ne sont pas causées par de mauvais dirigeants capitalistes, mais par le capitalisme lui-même. Lorsqu'il n'y aura plus d'autre solution à la crise, une guerre plus généralisée sera inévitable pour la continuation du système. Seule une classe ouvrière organisée au niveau international peut empêcher cela.

La guerre signifie pour nous, soit la mort, soit plus d'exploitation ! Les guerres menées par les capitalistes dans de nombreuses régions du monde ont, soit tué les prolétaires, soit fait d'eux une main-d'œuvre bon marché pour les autres pays impérialistes. Les prolétaires syriens et afghans, qui sont déjà utilisés comme main-d'œuvre bon marché en Turquie, sont également exposés au racisme, où leurs vies sont visées par des attaques racistes. On attend de nous que nous prenions parti comme si le capitalisme lui-même n'était pas responsable de toutes ces guerres. Ils veulent que nous sacrifions nos vies pour qu'ils puissent augmenter leurs propres profits. Non ! Le capitalisme ne nous apporte que plus de destruction et de misère. Alors que le système capitaliste nous a apporté la crise climatique en détruisant la nature, maintenant ils exibent leurs armes nucléaires. Et cette guerre est une menace plus immédiate pour notre planète que la crise climatique.

Le système qui conduit l'humanité à la barbarie attend de nous que nous croyions au mensonge de la "démocratie". Les médias européens ont fait de Zelensky un "héros de la démocratie". Ce même "héros" tolère les néo-nazis dans son pays, les mêmes forces qui pratiquent la torture dans les rues. Ce même "héros" a interdit aux citoyens masculins âgés de 18 à 60 ans de quitter le pays. Cette hypocrisie est digne des capitalistes ! Les coûts de leurs guerres sont payés par les prolétaires. Pendant ce temps, les partis "communistes" pro-russes et les syndicats dits "indépendants" soutiennent la guerre impérialiste en reprenant les excuses de Poutine. Ainsi, ils remplissent leur devoir d'aile gauche du capital !

Les capitalistes encouragent la guerre brutale pour leurs propres intérêts ! D'autre part, les travailleurs en grève en Iran publient des tracts contre la guerre. Les travailleurs des aéroports italiens ont également protesté contre la guerre et ont refusé de charger les armes envoyées en Ukraine au nom de "l'aide humanitaire". Mais il ne suffit pas d'être contre la guerre. Bien que le capitalisme ait surmonté ses crises précédentes grâce à diverses astuces, il en est arrivé au point où il est à nouveau confronté à l'option d'une guerre prolongée. Nous sommes proches de la fin d'un cycle d'accumulation. À moins qu'ils ne trouvent une autre solution à la crise, la guerre est la seule option qui leur reste. Puisque la guerre est une conséquence naturelle du système capitaliste, l'existence continue du capitalisme ne fera que nous conduire tous à la barbarie. Ainsi, au lieu d'un mouvement pacifiste pour s'opposer à la guerre, la classe ouvrière de chaque pays devrait viser à transformer cette guerre en une guerre de classe, visant à abolir complètement le capitalisme et à construire une société sans classe, sans argent, sans propriété privée et sans division du travail. Encore une fois, en Turquie, les travailleurs doivent transformer les grèves en écoles du socialisme et adopter une position anti-guerre, s'opposant au soutien apporté à la guerre, comme dans le cas de l'Italie, pour enfoncer un coin dans les roues des impérialistes.

Depuis longtemps, le capitalisme, incapable de trouver une solution à ses crises, joue la carte du nationalisme. Au fur et à mesure que la guerre s'étend, le nationalisme sera présenté de plus en plus souvent comme un moyen de diviser la classe. A ce stade, un choix attend notre classe que nous devons surmonter : nation ou classe ? Comme Marx l'a déclaré dans le Manifeste communiste, les travailleurs n'ont pas de patrie. Sur cette base, en tant que travailleurs dispersés dans le monde entier, nous devons accepter que nos intérêts sont communs et nous devons détruire ce système. La classe ouvrière n'a pas de patrie, mais elle a le pouvoir de s'organiser. Ce qui vaincra ce système, c'est le pouvoir de notre classe. En refusant d'être les victimes de la guerre, nous devons élargir la lutte internationale, et perturber le jeu du capitalisme qui nous apporte la misère.

"No War but the Class War" est notre réponse à la guerre en Ukraine et à la menace de guerres plus importantes à venir. Notre objectif est de transmettre le message internationaliste à la classe ouvrière et à ses luttes actuelles. Nous, les révolutionnaires, ne choisirons aucun camp dans cette guerre, nous ne répéterons pas les mensonges de la démocratie. En réponse à cette guerre, nous défendrons les intérêts de la classe ouvrière et lutterons pour diffuser le message internationaliste. Nous répondrons à la crise capitaliste et aux guerres et misères qui en découlent par la lutte des classes. Contactez nous pour lutter ensemble. Avant qu'il ne soit trop tard - nous avons un monde à sauver.

NWBCW Turquie
28 avril 2022
Sunday, May 15, 2022