Nouvelle parution : RÉVOLUTION SOCIALE CONTRE LA GUERRE IMPÉRIALISTE

LE COMBAT DES INTERNATIONALISTES POUR LE CAMP DU PROLÉTARIAT, À L’ÉPREUVE DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE

Face aux dangers croissants créés par les rivalités entre puissances sur la scène mondiale, il nous a paru indispensable de donner toute sa place au combat internationaliste. Celui-ci reste en partie méconnu, notamment celui des minorités révolutionnaires qui ont opposé, face au déchaînement de la barbarie impérialiste durant la Seconde Guerre mondiale, les intérêts du prolétariat international.

Dans cette brochure, les lecteurs retrouveront le texte « Les internationalistes du « troisième camp » en France pendant la Seconde Guerre mondiale », de Pierre Lanneret. Ce texte n’était plus disponible depuis sa parution chez Acratie en 1995 et gardait pourtant tout son intérêt. Il entend décrire, sur la base du contexte historique résumé à grands traits, l’activité et les positions des groupes internationalistes présents en France entre 1939 et 1945. L’auteur aborde l’activité des anarchistes et du milieu « socialiste de gauche » et signale les contradictions du trotskysme. Il montre surtout que la Gauche Communiste Internationale (GCI), certes isolée, avait pu conserver pour boussole l’indépendance de classe du prolétariat en préservant « les traditions internationalistes de lutte contre tout impérialisme pendant la durée de la guerre ». Lanneret montre, et cela peut nous servir d’exemple, que la capacité de la GCI à présenter une attitude cohérente est étroitement liée à toute son activité d’élaboration théorique et politique antérieure.

Pour ce courant dont nous nous revendiquons, il était clair que l’entrée en guerre en 1941 de l’U.R.S.S., qui offrait l’image hideuse du capitalisme d’État, ne pouvait nullement servir de justification au soutien au camp « démocratique ». Lanneret montre que cette question fut alors cruciale : dans l’autre sens, les trotskystes, qui voyaient toujours dans l’U.R.S.S. un « État ouvrier », furent amenés à rompre avec l’internationalisme. L’analyse de l’auteur est marquée sur ce point par une certaine ambiguïté, puisqu’elle opère un partage entre les positions politiques du trotskysme (soutien au capitalisme d’État en U.R.S.S. et à son représentant en France, le P.C.F.) et sa pratique (qui se serait maintenue sur le terrain de la lutte de classe).

Les internationalistes d’aujourd’hui pourront tirer leur parti de la lecture du texte de Lanneret, que nous complétons par un article du PCInt et du témoignage de Gaston Davoust. Un tract de la TCI sur la situation internationale après l’invasion de l’Ukraine conclut la brochure, autour de notre axe politique central : « contre la guerre, pour la guerre de classe ».

La publication de ces textes a pour objectif initial de faire mieux connaître le véritable combat internationaliste. Celui-ci reste en partie peu connu. Un silence coupable, dans le meilleur des cas, est entretenu à son sujet par les partis et organisations appartenant à la gauche de l’appareil politique bourgeois. Au pire, ils le caricaturent et le calomnient. Ne sommes-nous pas toujours accusés, parce que nous refusons d’adhérer aux projets de la bourgeoisie du bloc « démocratique », de soutenir les exactions et la barbarie du camp bourgeois opposé ? Aujourd’hui comme hier nous pouvons affirmer, comme l’écrivait Davoust, que les prolétaires sont confrontés à une nécessité vitale : « abattre et détruire à tout jamais le régime qui engendre les guerres, qui est à la base de leur exploitation, de leur misère et de toutes leurs souffrances ».

Cette publication a également pour souci de susciter la réflexion et la critique. Nous invitons donc ses futurs lectrices à lecteur à discuter de son contenu, à nous faire part de leurs commentaires et initiatives. La connaissance du combat internationaliste durant la Seconde Guerre impérialiste n’offre pas de recette toute prête à appliquer aujourd’hui. Cependant, elle peut nous permettre d’alimenter notre propre réflexion. Elle met définitivement en évidence que la défense de l’internationalisme est étroitement liée à celle de la perspective du prolétariat. Cette défense ne procède pas de la morale, même si son horizon est le seul compatible avec l’émancipation individuelle et collective. Elle est bien un cri de guerre contre toutes les forces qui nous poussent à la barbarie, un cri de guerre pour la communauté humaine !

Bilan & Perspectives – TCI, mai 2022

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Tuesday, June 7, 2022