You are here
Accueil ›Bilan de la réunion publique du 23/11/24
Le GRI a tenu une nouvelle réunion publique, à Paris, le 23 novembre dernier. Une vingtaine de personnes, parmi lesquels des membres ou sympathisants du CCI, du PCI-le Prolétaire et du GIGC, mais aussi quelques jeunes, se sont réunies pour débattre de la question nationale et de la guerre. Si nous nous réjouissons de la présence de ces jeunes, cette satisfaction ne doit pas nous faire oublier le faible nombre de participants, même si nous ne nous attendions pas à plus, au regard des enjeux et de la gravité de la situation actuelle, nous rappelant l’inexistence politique de notre classe aujourd’hui.
La discussion s’est déroulée dans un climat fraternel permettant à chacun de défendre ses positions et de distinguer les points d’accord et de divergence entre les différentes organisations.
La réunion a débuté par un historique de la question nationale, reposant pour l’essentiel sur le travail réalisé par notre regretté camarade Olivier pour l’introduction du livre Du socialisme Ottoman au communisme de gauche (1). Sans surprise, seul le PCI, a exprimé des désaccords. Il est revenu tout d’abord sur une critique de la politique des Bolcheviks sur la question nationale, émise par Olivier dans le livre cité précédemment, en réaffirmant la justesse de leur position et la politique double et contradictoire évoqué par E.H. Carr dans son histoire de la révolution russe. Le PCI a rappelé l’absence d’homogénéité des gauches communistes sur la question (nationale) et a expliqué que l’histoire avait tranché, confirmant bien évidemment leurs positions, justifiées par le développement inégal et combiné du capitalisme, en prenant l’exemple du développement de la Chine et de l’apparition d’un prolétariat moderne futur fossoyeur du capitalisme. Le GIGC a répondu en rappelant que pour Bilan, le capitalisme existait déjà en Chine avant 1914 et dominait l’ensemble de la société. Nous ne pouvons pas dans le cadre de ce compte-rendu revenir sur cette question, toutefois il est évident que l’analyse de l’histoire du mouvement ouvrier et les leçons qu’on en tire sont déterminantes pour notre positionnement aujourd’hui et expliquent en partie les divergences entre les différentes organisations.
Au cours de la discussion, trois points importants se sont dégagés : la question palestinienne, la dynamique vers la guerre généralisée ou la chaos (position du CCI) et les comités NWBCW. Nous souhaiterions revenir sur chacun d’eux.
La question palestinienne
Si l’ère des luttes de libération nationale est bien close, l’oppression nationale n’a pas disparu pour autant et elle persistera tant que le prolétariat au niveau mondial n’aura pas renversé ce mode de production mortifère. Les militants communistes ne sont nullement « indifférents » à la situation, contrairement à ceux qui préfèrent prendre parti pour un camp contre un autre dans la spirale de guerre à laquelle nous faisons face. La vie des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie est marquée par des décennies de colonisation, avec toutes les violences et humiliations que cela implique. La situation des travailleurs arabes d’Israël n’est guère enviable car ils subissent, par rapport aux travailleurs juifs notamment, une oppression supplémentaire. Ces rapports ont nourri un nationalisme juif que l’attaque du Hamas puis la guerre barbare déclenchée par le gouvernement de B. Netanyahou n’ont pu qu’exacerber.
Il ne faudrait pas en oublier pour autant que la société israélienne est elle-même divisée par des rapports de classe, qu’elle comporte une classe exploitée dont l’intérêt est de rejeter l’embrigadement national et de fraterniser avec la classe ouvrière de la région, en particulier celle de Palestine. Cette dernière ne pourra se libérer qu’en rejetant également les partis qui la dominent aujourd’hui tels que le Hamas, une organisation bourgeoise, réactionnaire et antisémite, qui n’a pas hésité à réprimer les prolétaires palestiniens de Gaza à plusieurs reprises et à les sacrifier pour la défense de ses intérêts. L’appel à la fraternisation des prolétaires palestiniens et israéliens et à leur lutte commune est certes aujourd’hui un mot d’ordre improbable : ni les Palestiniens qui se font massacrer ni les Israéliens abreuvés de nationalisme ne sont à même d’y répondre. Peut-être ne trouvera-t-il d’écho que chez quelques individus, mais le rôle des forces révolutionnaires reste de poser des repères politiques corrects, conscientes que ses militants nageront encore à contre-courant. Par ailleurs, il faut réaffirmer la nécessité d’une généralisation de la lutte en dehors des limites locales ou nationales, ce qui implique l’initiative des prolétaires des autres pays et tout particulièrement des prolétaires occidentaux et de la région.
Nous considérons qu’il ne peut y avoir de solution tant que ce conflit reste enfermé dans une question nationale. Les solutions bourgeoises à un ou deux Etats sont totalement irréalistes. En effet, ce conflit revêt d’autres dimensions. Premièrement, il oppose non pas le Hamas à l’État d’Israël mais l’Iran et ses satellites régionaux à l’État israélien soutenu par les grandes puissances occidentales, les États-Unis en tête. C’est pourquoi, il s’agit d’une guerre inter-impérialiste, ce en quoi nous nous opposons au sympathisant du PCI qui soutenait l’inverse et qui n’a pas été contredit par le représentant du PCI.
Deuxièmement, il s’inscrit dans la dynamique en cours vers la guerre généralisée, nous reviendrons sur ce point plus loin.
Le massacre en cours suscite à juste titre l’indignation de beaucoup. Mais que ce soit les protestations réclamant l’application du droit international, les manifestations étudiantes et ses condamnations essentiellement morales ou celles organisées par les différents groupes gauchistes, qui vont parfois jusqu’à soutenir le Hamas, toutes restent de la veine agitation. A contrario, la classe ouvrière dispose de réelles capacités d’intervention sur la scène politique, car sa force de travail est employée pour produire et transporter tous les produits de l’industrie de guerre ; elle dispose de ce fait des moyens pour paralyser la marche à la guerre. Elle peut s’opposer à la livraison d’armes dans la région, comme les prolétaires l’ont déjà fait au moment de la révolution russe pour empêcher l’aide aux armées blanches. D’ailleurs, certaines cargaisons ont déjà été bloquées depuis le début du conflit mais cela reste pour l’instant marginal et canalisé dans une forme de boycott d’Israël, alors que le conflit implique bien d’autres Etats.
Ensuite, en reprenant la lutte de classe pour la défense de leurs intérêts, et donc en affrontant leur propre État bourgeois, les prolétaires affaibliront également l’État Israélien qui dépend de leur soutien. Par la même occasion, ils feront figure d’exemples pour tous les autres prolétaires. Cette solution peut paraître fort éloignée mais nous n’en voyons pas d’autres.
Guerre généralisée ou chaos ?
Selon nous, la guerre en Ukraine a marqué l’entrée dans une nouvelle période historique dont la dynamique tend à la guerre généralisée. Les contradictions économiques et l’absence de solutions bourgeoises depuis des décennies accentuent les tensions et les rivalités partout dans le monde. La mer de Chine méridionale, le Moyen-Orient ou l’Ukraine constituent autant de foyers d’embrasement possibles. La guerre commerciale s’amplifie, les grandes puissances cherchent à relocaliser une partie de leur production industrielle afin d’éviter toute rupture des chaînes d’approvisionnement. Même si des blocs ne sont pas constitués, différentes puissances se rapprochent et s’opposent à d’autres, d’un côté la Russie, la Corée du Nord, l’Iran et la Chine, et de l’autre les États-Unis, l’Europe, le Japon et l’Australie. Nous avons déjà énuméré ces tendances précédemment, nous ne pouvons que constater qu’elles n’ont fait que se confirmer. Le GIGC et le PCI partagent notre analyse d’un cours vers une nouvelle guerre mondiale.
Seul le CCI, en s’appuyant sur sa théorie de la décomposition, conteste notre point de vue. Selon lui, la bourgeoisie et le prolétariat étant tous les deux incapables d’imposer leur solution respective, la guerre ou la révolution, nous nous dirigeons vers le chaos ou la barbarie. Encore une fois, le CCI est victime de son idéalisme, il cherche dans la réalité les faits qui peuvent confirmer sa théorie et ignorent les autres. Il surestime l’état actuel de la classe ouvrière qui a subi plus d’un siècle de contre-révolution malgré un bref sursaut à la fin des années 60 et au début des années 70, et il sous-estime les tendances guerrières des grandes puissances.
Nous ne nous attarderons pas plus sur ce point.
Les comités NWBCW
La question « que faire face à la situation actuelle et la menace de guerre généralisée ? » est évidemment revenue au cours de la discussion. Le CCI a pu évoquer sa déclaration commune et les comités NWBCW que nous avons essayé de développer depuis deux ans maintenant ont été critiqués à plusieurs reprises notamment par le PCI. Selon l’intervenant du PCI, la TCI serait dans le refus de la réalité et chercherait à …. se substituer (!!!) à la classe en créant ces comités lesquels ne seraient en définitive qu’une tentative de front unique par le haut, une alliance avec divers groupes anarchistes formant un « cartel d’organisations » et au final un « gadget opportuniste ».
Il nous paraît important de revenir sur les comités NWBCW non pas dans l’espoir de convaincre ces groupes mais de réaffirmer notre intention avec la création de ces comités.
Ces comités ne sont pas des comités de lutte, nous aimerions qu’ils le soient et peut-être le deviendront-ils mais à l’heure actuelle notre classe est trop faible. La crise capitaliste et la marche vers la guerre conduiront nécessairement à de multiples attaques contre nos conditions de vie et de travail. Notre objectif est de nous préparer, de rassembler tous les prolétaires désireux de le faire, qu’ils soient organisés ou non, pour faire de la propagande et relier cette détérioration à la menace future d'une guerre généralisée. Par là, nous ne cherchons ni à recruter, ni un raccourci mais si nous prenons au sérieux cette menace, nous devons dès aujourd’hui nous préparer et accepter de discuter et échanger avec d’autres, sur la base des cinq principes que nous avons avancés.
Ni les querelles de chapelle, ni les postures révolutionnaires ne nous intéressent. Nous continuons à défendre le programme révolutionnaire en restant conscient des enjeux.
GRI 8 décembre 2024Notes
Commencez ici...
- Plateforme
- Pour le Communisme
- Page Facebook
- Page Twitter
Nous sommes pour le parti, mais nous ne sommes pas le parti, ou même son seul embryon. Notre tâche est de participer à sa construction en intervenant dans toutes les luttes de la classe, en nous efforçant de lier ses revendications immédiates à son programme historique; le communisme.
Rejoignez-nous!
ICT sections
Fondations
- Bourgeois revolution
- Competition and monopoly
- Core and peripheral countries
- Crisis
- Decadence
- Democracy and dictatorship
- Exploitation and accumulation
- Factory and territory groups
- Financialization
- Globalization
- Historical materialism
- Imperialism
- Our Intervention
- Party and class
- Proletarian revolution
- Seigniorage
- Social classes
- Socialism and communism
- State
- State capitalism
- War economics
Faits
- Activities
- Arms
- Automotive industry
- Books, art and culture
- Commerce
- Communications
- Conflicts
- Contracts and wages
- Corporate trends
- Criminal activities
- Disasters
- Discriminations
- Discussions
- Drugs and dependencies
- Economic policies
- Education and youth
- Elections and polls
- Energy, oil and fuels
- Environment and resources
- Financial market
- Food
- Health and social assistance
- Housing
- Information and media
- International relations
- Law
- Migrations
- Pensions and benefits
- Philosophy and religion
- Repression and control
- Science and technics
- Social unrest
- Terrorist outrages
- Transports
- Unemployment and precarity
- Workers' conditions and struggles
Histoire
- 01. Prehistory
- 02. Ancient History
- 03. Middle Ages
- 04. Modern History
- 1800: Industrial Revolution
- 1900s
- 1910s
- 1911-12: Turko-Italian War for Libya
- 1912: Intransigent Revolutionary Fraction of the PSI
- 1912: Republic of China
- 1913: Fordism (assembly line)
- 1914-18: World War I
- 1917: Russian Revolution
- 1918: Abstentionist Communist Fraction of the PSI
- 1918: German Revolution
- 1919-20: Biennio Rosso in Italy
- 1919-43: Third International
- 1919: Hungarian Revolution
- 1930s
- 1931: Japan occupies Manchuria
- 1933-43: New Deal
- 1933-45: Nazism
- 1934: Long March of Chinese communists
- 1934: Miners' uprising in Asturias
- 1934: Workers' uprising in "Red Vienna"
- 1935-36: Italian Army Invades Ethiopia
- 1936-38: Great Purge
- 1936-39: Spanish Civil War
- 1937: International Bureau of Fractions of the Communist Left
- 1938: Fourth International
- 1940s
- 1960s
- 1980s
- 1979-89: Soviet war in Afghanistan
- 1980-88: Iran-Iraq War
- 1982: First Lebanon War
- 1982: Sabra and Chatila
- 1986: Chernobyl disaster
- 1987-93: First Intifada
- 1989: Fall of the Berlin Wall
- 1979-90: Thatcher Government
- 1980: Strikes in Poland
- 1982: Falklands War
- 1983: Foundation of IBRP
- 1984-85: UK Miners' Strike
- 1987: Perestroika
- 1989: Tiananmen Square Protests
- 1990s
- 1991: Breakup of Yugoslavia
- 1991: Dissolution of Soviet Union
- 1991: First Gulf War
- 1992-95: UN intervention in Somalia
- 1994-96: First Chechen War
- 1994: Genocide in Rwanda
- 1999-2000: Second Chechen War
- 1999: Introduction of euro
- 1999: Kosovo War
- 1999: WTO conference in Seattle
- 1995: NATO Bombing in Bosnia
- 2000s
- 2000: Second intifada
- 2001: September 11 attacks
- 2001: Piqueteros Movement in Argentina
- 2001: War in Afghanistan
- 2001: G8 Summit in Genoa
- 2003: Second Gulf War
- 2004: Asian Tsunami
- 2004: Madrid train bombings
- 2005: Banlieue riots in France
- 2005: Hurricane Katrina
- 2005: London bombings
- 2006: Anti-CPE movement in France
- 2006: Comuna de Oaxaca
- 2006: Second Lebanon War
- 2007: Subprime Crisis
- 2008: Onda movement in Italy
- 2008: War in Georgia
- 2008: Riots in Greece
- 2008: Pomigliano Struggle
- 2008: Global Crisis
- 2008: Automotive Crisis
- 2009: Post-election crisis in Iran
- 2009: Israel-Gaza conflict
- 2020s
- 1920s
- 1921-28: New Economic Policy
- 1921: Communist Party of Italy
- 1921: Kronstadt Rebellion
- 1922-45: Fascism
- 1922-52: Stalin is General Secretary of PCUS
- 1925-27: Canton and Shanghai revolt
- 1925: Comitato d'Intesa
- 1926: General strike in Britain
- 1926: Lyons Congress of PCd’I
- 1927: Vienna revolt
- 1928: First five-year plan
- 1928: Left Fraction of the PCd'I
- 1929: Great Depression
- 1950s
- 1970s
- 1969-80: Anni di piombo in Italy
- 1971: End of the Bretton Woods System
- 1971: Microprocessor
- 1973: Pinochet's military junta in Chile
- 1975: Toyotism (just-in-time)
- 1977-81: International Conferences Convoked by PCInt
- 1977: '77 movement
- 1978: Economic Reforms in China
- 1978: Islamic Revolution in Iran
- 1978: South Lebanon conflict
- 2010s
- 2010: Greek debt crisis
- 2011: War in Libya
- 2011: Indignados and Occupy movements
- 2011: Sovereign debt crisis
- 2011: Tsunami and Nuclear Disaster in Japan
- 2011: Uprising in Maghreb
- 2014: Euromaidan
- 2016: Brexit Referendum
- 2017: Catalan Referendum
- 2019: Maquiladoras Struggle
- 2010: Student Protests in UK and Italy
- 2011: War in Syria
- 2013: Black Lives Matter Movement
- 2014: Military Intervention Against ISIS
- 2015: Refugee Crisis
- 2018: Haft Tappeh Struggle
- 2018: Climate Movement
Personnes
- Amadeo Bordiga
- Anton Pannekoek
- Antonio Gramsci
- Arrigo Cervetto
- Bruno Fortichiari
- Bruno Maffi
- Celso Beltrami
- Davide Casartelli
- Errico Malatesta
- Fabio Damen
- Fausto Atti
- Franco Migliaccio
- Franz Mehring
- Friedrich Engels
- Giorgio Paolucci
- Guido Torricelli
- Heinz Langerhans
- Helmut Wagner
- Henryk Grossmann
- Karl Korsch
- Karl Liebknecht
- Karl Marx
- Leon Trotsky
- Lorenzo Procopio
- Mario Acquaviva
- Mauro jr. Stefanini
- Michail Bakunin
- Onorato Damen
- Ottorino Perrone (Vercesi)
- Paul Mattick
- Rosa Luxemburg
- Vladimir Lenin
Politique
- Anarchism
- Anti-Americanism
- Anti-Globalization Movement
- Antifascism and United Front
- Antiracism
- Armed Struggle
- Autonomism and Workerism
- Base Unionism
- Bordigism
- Communist Left Inspired
- Cooperativism and autogestion
- DeLeonism
- Environmentalism
- Fascism
- Feminism
- German-Dutch Communist Left
- Gramscism
- ICC and French Communist Left
- Islamism
- Italian Communist Left
- Leninism
- Liberism
- Luxemburgism
- Maoism
- Marxism
- National Liberation Movements
- Nationalism
- No War But The Class War
- PCInt-ICT
- Pacifism
- Parliamentary Center-Right
- Parliamentary Left and Reformism
- Peasant movement
- Revolutionary Unionism
- Russian Communist Left
- Situationism
- Stalinism
- Statism and Keynesism
- Student Movement
- Titoism
- Trotskyism
- Unionism
Régions
User login
This work is licensed under a Creative Commons Attribution 3.0 Unported License.