Nouvelle tentative de censure contre Notes Internationalistes

En octobre 2000, les journaux commémoraient le 30ème anniversaire de la Crise d’Octobre. En effet, à l’automne 1970, l’État promulguait la “Loi des mesures de guerre” et suspendait diverses “libertés civiles” pour mater une imaginaire insurrection appréhendée de la part des nationalistes radicaux du Front de libération du Québec (FLQ).

Depuis ce temps, le milieu “progressiste” canadien dénonce régulièrement et avec raison cette épisode odieux et la “répression des droits démocratiques” qu’il avait engendré.

Or, en octobre 2000, trente ans après “La loi sur les mesures de guerre”, des “droits démocratiques” ont à nouveau été suspendus dans les rues de Montréal. Mais cette fois, il n’y a guère eu de “progressistes” pour s’en émouvoir... L’occasion en a été la fameuse Marche Mondiale des Femmes du 14 octobre. En effet, les bureaucrates féministes, syndicales et communautaires avaient décidé qu’aucune distribution de littérature ne serait permise lors de cette manifestation. Le seul message toléré par l’imposant service d’ordre de la marche serait celui des organisatrices. C’est ainsi qu’à mi-chemin de l’itinéraire de la manifestation, des flics du service d’ordre bureaucratique ont encerclé l’équipe de diffusion de Notes Internationalistes et ont tenté d’interdire la vente de notre matériel. Après nous avoir annoncé péremptoirement que toute diffusion de littérature était “illégale” et que nous devions cesser notre activité sur le champ, elles se mirent, suite à notre insoumission, à s’interposer physiquement entre nous et le reste de la manifestation. Quand des personnes s’approchaient pour se procurer notre bulletin, ces flics communautaires les engueulaient en leur criant que c’était défendu! Pendant ce temps, la cheftaine de la meute ne cessait de relater par walkie-talkie, la séquence des événements telle qu’elle la jugeait. C’est ainsi qu’on a pu l’entendre fiévreusement rapporter à ses supérieures invisibles que notre bulletin dont la manchette annonçait:” Réforme ou révolution?” prônait “de l’agressivité et de la violence”... Il est à noter que depuis le début, nous étions situés à l’écart, sur le trottoir, près de l’entrée du métro Sherbrooke et qu’à aucun moment nous n’avions cherché à perturber le déroulement de la manifestation. De plus, d’autres équipes de diffusion, associées à diverses tendances de la gauche capitaliste ont pu diffuser leur camelote en toute liberté. À quelques pas de nous par exemple, les castristes de la Ligue “communiste” tenaient une table de littérature et n’ont jamais été inquiété par le service d’ordre.

Après environ 20 minutes de harcèlement physique et verbal, ces zouaves, quelque peu embarrassées, évacuèrent enfin les lieux, nous laissant enfin continuer librement notre travail auprès de la fin du cortège. Il faut dire que plusieurs personnes avaient tenté de se procurer notre littérature malgré leur intimidation. Au total, près de 70 copies du bulletin furent vendues. Mais, ces “mesures de guerre” employées contre la diffusion des publications communistes internationalistes n’augurent rien de bon pour l’avenir. Les boss syndicaux ont déjà annoncé leur intention “d’isoler géographiquement” les militants et militantes révolutionnaires lors des manifestations de Québec 2001 (voir la déclaration d’André Leclerc de la FTQ à ce sujet).

Face à la nouvelle récession qui s’annonce et une certaine reprise des luttes ouvrières, les syndicats veulent prévenir une contagion de leurs membres par les idées révolutionnaires. Suite à cette menace réelle à l’encontre de notre activité légitime, Notes Internationalistes dénonce toutes ces manoeuvres répressives de la racaille bureaucratique réformiste, complice avérée de la domination capitaliste. Enfin, loin d’invoquer un prétendu droit “démocratique et citoyen” de diffuser (les prolos n’ont en réalité aucuns droits, du moment que leur exercice menace l’ordre établi), nous appelons plutôt la classe ouvrière à défendre et soutenir activement notre travail de diffusion et de faire sienne la promotion des idées et de l’action communiste véritable.