Notre seule Guerre: La Guerre de Classe!

L’attaque sur le World Trade Center fut aussi une attaque contre les travailleurs et les travailleuses qui en constituèrent la majorité des victimes. La mort d’un grand nombre d’entre elles ne sera même pas comptabilisée puisqu’elles faisaient partie de cette immigration illégale quotidiennement stigmatisée par l’État et par la presse capitaliste. Plusieurs provenaient apparemment du Mexique. L’accord entre les Présidents Bush et Fox (du Mexique) visant à régulariser la situation de ces travailleurs et travailleuses fut aussi une des premières victimes des événements du 11 septembre. Mais le 11 septembre ne fut pas seulement une attaque contre ces travailleurs et travailleuses. Ce fut une attaque contre l’ensemble de la classe ouvrière. Les terroristes qui menèrent cette attaque n’ont pas seulement utilisé des méthodes complètement étrangères à la vision communiste d’un mouvement de classe. Ils étaient des représentants clairs de la bourgeoisie du Moyen Orient pour qui toutes les attaques contre les États-Unis font partie de la lutte pour le contrôle de la planète. Ces rejetons privilégiés de la petite et pas si petite bourgeoisie de cette région furent poussés à commettre leur geste inhumain parce qu’ils font partie d’une lutte désespérée contre un ennemi tout-puissant. Mais la disparité des forces entre ces gens et leurs ennemis des USA ne doit pas nous aveugler au fait que nous n’avons pas affaire ici à des anti-impérialistes, comme voudraient nous le faire croire certaines forces de la Gauche capitaliste. Ils sont tout simplement partisans d’un ordre impérialiste différent. Et, que les allégations à l’encontre d’Oussama ben Laden s’avèrent vraies ou fausses ; la vérité est que lui, tout comme la direction des Taliban de l’Afghanistan doivent leur pouvoir au fait qu’ils furent jadis des agents des USA dans la lutte de la Guerre Froide contre l’URSS.

Maintenant, les attaques terroristes sur le World Trade Center ont laissez les coudées franches aux USA pour qu’ils puissent accentuer leur domination impérialiste. Oubliez l’hypocrisie prétendant défendre la démocratie. Ceci est un combat aux motivations impérialistes complexes, pour l’accès au pétrole, pour des avancées stratégiques et pour discipliner les États, grands et petits, qui ont tenté de jouer leur propre jeu contre les USA. Au XIXème siècle, le "Grand Jeu" s’est déroulé en Asie Centrale entre la Russie et la Grande-Bretagne. Aujourd’hui, la lutte et les enjeux ne sont pas très différents.

Du côté de "l’Occident", l’hypocrisie des gouvernements est sans limite. Se servant des craintes d’une grande partie de leurs populations, ils perfectionnent présentement leur arsenal de contrôle totalitaire. Toutes personnes qui s’y opposent sont maintenant considérées pour les terroristes. Une façon commode de faire taire l’opposition. Mais ils n’auraient jamais pu opérer d’une manière aussi arrogante si la classe ouvrière n’était pas en retraite depuis la dernière quinzaine d’années. Face à la crise du capitalisme, aux restructurations, au chômage et à la précarité, la bourgeoisie a tenté de nous convaincre qu’avec quelques sacrifices supplémentaires la prospérité de la minorité amènerait le confort à la majorité. Les communistes ont démontré que cette proposition était erronée. La disparité grossière croissante de la richesse provient précisément du fait que les prolétaires ont été encore davantage exploités durant cette période. En fait, ce fut l’absence d’un mouvement de classe significatif contre l’offensive capitaliste contre les salaires et les conditions de travail qui pavèrent la voie aux présomptions arrogantes des Blair et des Bush qu’ils pouvaient se permettre tout ce qu’ils désiraient pour restaurer "les valeurs civilisées" à l’ordre mondial.

Et ceci nous amène à la véritable question. Comment allons combattre les projets de guerre de la classe dirigeante ? Des membres de la CWO et du BIPR ont participé à des assemblées et des manifestations pour discuter avec bon nombre de gens qui voient la nécessité de mettre fin à ces projets de guerre. Mais, ce que nous y avons entendu étaient des solutions si lamentables que cela constituait de l’assistance matérielle à notre ennemi de classe. Une assemblée de la Socialist Alliance (1) à laquelle nous assistions fut typique. La seule fois que qu’on mentionna le socialisme fut à l’occasion de l’intervention d’un de nos camarades. Nous nous vîmes plutôt imposer un front uni de doucereuses sirènes d’un pacifisme le plus plat. Non seulement il y avait de quoi en vomir, mais cela a aussi amené de l’eau au moulin de la classe dominante. Les solutions des diverses personnes prenant la parole à ces rencontres allaient de la prière, la tenue de vigiles à la chandelle, l’envoie de courriers électroniques à Georges Bush ou à Tony Blair ou encore d’encore d’écrire à son député. Nous y avons aussi rencontré les activistes "quasi-anarchistes" de circonstances qui sont disposés à réaliser de véritables actions en...faisant des graffitis. Une personne qui était probablement au sommeil depuis cinquante ans, se réveilla pour nous dire qu’il fallait tous se joindre à l’Association des Nations Unies! Personne ne semblait s’être rendu compte que l’ONU n’agit que lorsqu’elle a la permission des USA.

Le fait que dans une rencontre de "socialistes" le socialisme ne fut même pas mentionné est significatif de l’étendue du recul de la classe ouvrière. C’est la tâche des révolutionnaires de réaffirmer la perspective de classe. La guerre est essentielle à l’accumulation capitaliste des profits. Mais c’est nous qui fabriquons les bombes et les balles qui sont utilisées partout contre nos frères et nos sœurs de classe. C’est nous qui fabriquons les satellites qui espionnent l’humanité. Et ce sera la classe ouvrière de partout qui en paiera le prix. Déjà, l’attaque du World Trade Center est devenue l’alibi pour des millions de renvois à travers le monde (juste aux USA, 200 000 personnes ont perdu leurs emplois depuis le 11 septembre). Le fait que ces renvois étaient déjà planifiés à mesure que la crise du capitalisme faisait une autre embardée à la baisse fut discrètement obscurcit. La classe ouvrière paiera le prix. La classe ouvrière se devra de riposter.

L’argumentation pacifiste semble être que le monde n’était pas un si mauvais endroit avant le 11 septembre. Si seulement nous pouvions convaincre les fous et les folles qui le gouvernent de retourner à l’asile, nous pourrions revenir à la"normale". Mais la "normalité" est un monde capitaliste dans lequel 19 millions d’enfant sont morts l’année passée parce qu’on manque d’eau potable. La normalité est une situation de guerre permanente avec au moins une vingtaine de conflits autour de la planète. La normalité est une situation où des escouades de la mort assassinent des milliers d’individus qui se battent pour la "justice sociale" ou des conditions de vie décentes dans le prétendu "Tiers-Monde". La barbarie est déjà à notre porte. Si la "civilisation" doit être sauvée, elle doit l’être de la classe capitaliste et la seule façon d’y parvenir est l’action massive de la classe ouvrière. Les prolétaires doivent unir leurs luttes pour se défendre des pires effets de la crise. La "solidarité" est maintenant très en vogue chez les leaders capitalistes mais jamais la classe ouvrière en a autant eu besoin. Le monde ne sera plus pareil. Nous avons fait un pas décisif depuis septembre. C’est la barbarie ou... le socialisme. Ceux et celles qui se prétendent socialistes doivent nous rejoindre en prenant les devants contre le futur que le capitalisme nous a préparé. Et cela veut dire une longue lutte pour développer à l’intérieur de la classe ouvrière la vraie nature de notre opposition de classe au capitalisme. Seulement lorsque le système capitaliste sera détruit pourrons-nous vraiment débarrasser la planète des pollueurs pour le profit, des marchands de la mort et du fléau de la famine au sein de l’abondance et de les toutes formes d’esclavages.

Ca signifie aussi de trouver une voie autonome pour l’action ouvrière. Ca veut dire la confrontation des appareils syndicaux qui agissent pour l’État capitaliste en tentant d’isoler toutes les grèves à un secteur ou un petit groupe de prolos. Ca veut dire la mise en place de nos propres assemblées et comités de grève. Ca veut dire l’extension universelle de l’action contre appareil économique du capitalisme. Une fois que nous aurons paralysé l’appareil économique, la bourgeoisie ne pourra plus agir contre nous. Notre message contre la guerre est le suivant:

Contre les frappes militaires, nous frappons par la grève!
Notre seule guerre, la guerre de classe!

A.D

(1) Une coalition électorale de "gauche", principalement animée par diverses organisations trotskistes.