Aux Travailleurs de la fonction publique ou des entreprises privées

Salariés de Lu, de Marks&Spencer, d'AOM-Air Liberté, Moulinex, Ericsson, Philips... Travailleurs de la fonction publique ou des entreprises privées!

Les sociétés, les entreprises multiplient les plans de licenciement, les restructurations, les fermetures d'usines, d'agences ou de bureaux. Même les sociétés affichant de confortables bénéfices passent par ces mesures. Est-ce parce qu'il y aurait de méchants capitalistes, parce que la "morale" élémentaire ne serait pas observée?

Non, ces licenciements, ces restructurations sont le produit du système économique capitaliste: sa seule loi, c'est "toujours plus de profits!". La fameuse croissance de ces dernières années n'a fait qu'aiguiser les appétits des actionnaires non seulement en France mais dans le monde entier. Si les "penseurs", les ingénieurs en technique de restructuration pensent trouver une idée pour augmenter le volume des profits, leurs suggestions seront adoptées au plus vite.

Maintenant, on voit se profiler un phase de "récession" et on peut aisément imaginer que ces premières mesures, ces premières et violentes attaques contre les prolétaires seront suivies par une longue succession de nouvelles agressions.

Quant au gouvernement, il assure le maintien d'une austérité salariale qui place la France au dernier rang du taux de hausse des salaires en Europe sur 1999 et 2000. Les "acquis sociaux" sont de plus en plus grignotés avec la bénédiction des syndicats et cela, entre autres, sous prétexte des 35heures. Les emplois précaires - comme les "emplois jeunes" - se sont multipliées, le travail temporaire n'a jamais été aussi florissant; cela permet au gouvernement Jospin de se gargariser d'une prétendue victoire dans la lutte contre le chômage! Enfin, et ce n'est pas le moins important, à l'horizon, se profile de plus en plus précisément les attaques décisives contre les retraites qui seront certainement dévoilées puis appliquées une fois le cirque électoral de 2002 achevé.

Répliquer aux attaques d'aujourd'hui, cela passe par la lutte intransigeante contre le patronat et ses laquais!

On assiste depuis quelques temps à une campagne pour obtenir du gouvernement de gauche un loi pour “interdire les licenciements” aux entreprises qui font des bénéfices. Qui peut croire sérieusement à la mise en place d'une loi qui défende vraiment les travailleurs? L'Etat est un organe de la bourgeoisie: il existe pour défendre les intérêts des patrons, des actionnaires, pas ceux des ouvriers, des chômeurs ou des salariés en général!

Qui peut croire que l'appel à un soutien de la part des élus - fussent-ils de gauche - permettra de faire avancer la lutte?

Et les travailleurs des usines, des entreprises qui sont en difficulté, qui sont réellement en crise, doivent ils être sacrifiés sur l'autel du dieu Capital?

Non! Plus que jamais, il faut mener une lutte sans compromis, dans l'unité mais dans l'indépendance vis-à-vis de tous les organes ou institutions d'Etat!

Il faut d'abord organiser la lutte - grève, actions de masse... - dans le groupe industriel concerné en entier, y compris dans les unités non touchées. Puis, il faut étendre cette lutte aux autres groupes également touchés.

Pour l'organisation des luttes, il faut impliquer l'ensemble des travailleurs et leur permettre de contrôler leurs actions. Il faut organiser des Assemblées Générales ouvertes à tous, élisant un Comité de Grève ou de Lutte devant se coordonner avec les autres Comités du Groupe ou de la Région puis au niveau national!

Non aux actions spectaculaires sans lendemain!
Non au recours à la fameuse "opinion publique" et aux institutions "démocratiques"!
C'est le retour à la Lutte de Classe qui doit être votre chemin, notre chemin!
Non aux licenciements, aux réductions de salaire!
Salaire intégral aux licenciés, ou en cas de réduction d'horaire!
Lutte de classe intransigeante contre le patronat et son Etat bourgeois!

Bilan & Perspectives, 9 juin 2001