Irak: Réunion publique à Paris

Il y a 18 mois maintenant, les USA envahissaient l’Irak et mettaient fin au pouvoir de Saddam Hussein. La guerre était justifiée par la présence d’armes de destruction massives dans l’armée irakienne et par les liens existant entre les hommes d’Oussama Ben Laden et Saddam Hussein. Cette guerre était donc présentée comme une partie de la guerre que les États-Unis prétendent mener contre le terrorisme. Elle devait débarrasser l’humanité d’un pouvoir monstrueusement oppresseur. Opposées à cette guerre, l’alliance Franco-Allemande mettait en avant l’absence de preuves de présence des armes de destruction massives et de liens avec Al Qaeda et surtout les risques de déstabilisation d’une région déjà fragile.

On sait ce qu’il est advenu: après n’avoir rassemblé qu’une partie seulement de leurs alliés traditionnels, les USA ont pris pieds en Irak: militairement mais aussi industriellement, en raflant les contrats de remise ne état et d’extraction des champs pétroliers. Mais ils n’ont pas réussi à mettre en place un pouvoir crédible aux ordres. Le pays est profondément déstabilisé, en proie à une guerre larvée. La production et les exportations de pétrole se font difficilement.

Les révolutionnaires, utilisant l’analyse marxiste, ont recherché, derrière les différents paravents idéologiques, les causes véritables et les motivations des différents acteurs de ce conflit. La crise que connaît le capitalisme aiguise les contradictions entre les différents impérialismes, grands ou petits. Les USA, puissance largement dominante, contrôlent leur propre ravitaillement en énergie et celui d’autres pays comme le Japon. Surtout, ils profitent grâce au dollar de l’énorme rente générée par les hydrocarbures. Mais cette situation exclusive est sans cesse menacée par la montée en puissance de l’euro notamment mais aussi par la volonté de certains pays pétroliers d’avoir leur part du gâteau. Certains pays émergeants, la Chine par exemple, cherchent à assurer la sécurité de leur approvisionnement. Toutes les zones pétrolifères et leurs routes d’exportation sont donc l’objet de dures luttes entre puissances de niveau mondial ou régional. Cela va des tentatives d’élimination de Chavez au Venezuela au coup d’État de Guinée équatoriale en passant par l’indépendance du Timor oriental. Mais les affrontements les plus importants ont naturellement lieu dans les zones les plus productives et stratégiques: les rives de la mer Caspienne, et jusqu’à l’Afghanistan et le Caucase où il s’agit de s’assurer de la mainmise sur les routes d’exportation du pétrole et gaz. Et bien sur le Golfe Persique qui contient la majorité des ressources en hydrocarbures. En Irak, les USA veulent mettre en place un gouvernement aux ordres pour rééquilibrer leur présence dans la région, trop dépendante de l’Arabie Saoudite. Ce qui est en contradiction avec les intérêts des pays européens qui voudraient bien voir s’initier des échanges en euro pour récupérer au moins une partie de la rente, des bourgeoisies arabes qui aimeraient augmenter leurs revenus et de tous ceux qui veulent assurer l’indépendance de leur approvisionnement. Seule la puissance écrasante des Etats-Unis leur permet de réunir une coalition autour d’eux.

Dans ce cadre, les bourgeoisies des différents pays acteurs des conflits, par leur propagande mais aussi par leurs actions militaires (qu’elles soient menées par des armées régulières ou par des terroristes, elles visent en premier lieu des civils, c’est à dire les prolétaires et les masses déshéritées) veulent amener le prolétariat à se resserrer autour d’elles, à faire l’Union Nationale. Le rôle des révolutionnaires, armés par l’analyse de la situation, est de soutenir et, dans la mesure de leurs moyens, d’impulser et d’organiser la résistance prolétarienne. C’est en défendant leurs intérêts propres de prolétaires, hors de toute logique syndicale de négociation, de défense de "l’intérêt national", que la classe ouvrière mondiale bloquera la tendance à la barbarie de la société capitaliste et mettra en avant sa propre perspective: le communisme.

Sur ce thème, Bilan & Perspectives, section en France du BIPR - Bureau International pour le Parti Révolutionnaire - tiendra une réunion publique à Paris, samedi 2 octobre 2004 à 14h30 à l’AGECA, 177 rue de Charonne, 11o arrondissement, métro Charonne ou Alexandre Dumas.