Face à l'offensive de la bourgeoisie, pour la riposte ouvrière!

Le CPE après le CNE, est une nouvelle attaque contre tous les travailleurs. La classe dirigeante et son gouvernement, s’en prend aujourd’hui à la partie la plus jeune de notre classe avant de s’attaquer à tous les travailleurs en ‘réformant’ le CDI. Les patrons veulent une main d’œuvre corvéable à merci, complètement soumise, peu disposée à revendiquer et licenciable du jour au lendemain. Il y a quelques mois, c’était le temps de travail qu’ils voulaient allonger, pour demain licencier ou faire un nouveau ‘plan social’ ou de ‘réduction des effectifs’. Le travail est flexibilisé et intensifié. Les gouvernements trouvent toujours de nouvelles mesures pour diminuer le salaire indirect qui finalement revenait aux travailleurs. Ainsi, la Sécu est petit à petit démantelée.

Oui, ce président (qui, rappelons-le a été élu avec le soutien des partis de Gauche et d’Extrême-Gauche) et son gouvernement sont des bourgeois hautains, rigides et bornés qui sont coupés de la vie menée par la ‘France d’en bas’ comme ils disent. Et pourtant, la politique qu’ils conduisent correspond bien aux besoins exprimés par leur maître: le capital. C’est la même politique qui est suivie par la ‘Gauche’ au pouvoir en Angleterre ou par la coalition ‘Droite-Gauche’ en Allemagne. En Allemagne les travailleurs des services publics sont en grève depuis plusieurs semaines, en Angleterre, un million de travailleurs étaient dans la rue mardi 28 (le jour même où en France, nous étions si nombreux dans la rue). Nous ne sommes donc pas seuls: nous sommes une classe en lutte contre une autre classe et son pouvoir.

Le gouvernement et le Président ont donc décidé de passer en force. Ce n’est pas nouveau: samedi 18 et jeudi 23 mars, ils ont envoyé les CRS charger et ‘gazer’ indistinctement les manifestants. Souvenons-nous qu’un travailleur, participant à la manifestation parisienne du 18 est toujours dans le coma suite à une charge des policiers ‘démocrates’ de la République. Le mouvement a montré en se lançant dans la lutte que les décisions prises au parlement n’avaient pas immédiatement force de loi. Ce qu’un président déclare à la télé, la rue peut donc le défaire.

Lutte des classes ou instrumentalisation des luttes?

Les grandes manœuvres politiques et syndicales ont commencé. Les politiciens ambitieux frétillent d’aise et les ‘présidentiables’ rivalisent pour trouver une soi-disant ‘issue à la crise’. On nous promet donc des négociations longues... pour laisser le mouvement s’essouffler. En catimini, ils veulent nous sortir une nouvelle loi pire que la première mais où les 3 lettres CPE disparaîtront. Les syndicats sont remis en selle. Ils ont laissé passer le CNE, frère jumeau du CPE, sans lever le petit doigt. Ils auraient bien aimé laisser passer le CPE si la mobilisation étudiante ne les avait pas obligé à suivre le mouvement (de loin et en freinant des quatre fers). Après quelques déclarations radicales, ils sont prêts à négocier, à limiter le mouvement à l’opposition au seul CPE (et laisser passer le travail de nuit dès 15ans, l’apprentissage à 14 et... le CNE) et pour certains d’entre eux à signer n’importe quoi. Ils tiennent surtout à passer pour les organisateurs de tout le mouvement. Faire croire aux travailleurs qu’ils peuvent ‘obtenir quelque chose’ du gouvernement, faire croire au gouvernement qu’ils contrôlent les travailleurs.

Le problème de la précarité ne se limite pourtant pas au CPE!

Depuis l’arrivée de la crise du cycle de production capitaliste, la bourgeoisie n’a plus guère de marge de manœuvre. Elle est contrainte de renforcer toujours plus l’exploitation en réduisant la part des salaires, en limitant les salaires indirects (protection sociale, retraites, ‘avantages’ divers...) en intensifiant le travail. La précarité lui assure une main d’œuvre plus flexible, plus docile et moins chère. Le CPE est une pièce d’un ensemble de mesures (comme le CNE, les autres parties de la loi ‘sur l’égalité des chances’ etc...) et ce n’est pas l’accord bancal de demain, avec ou sans les 3 lettres ‘CPÈ qui amélioreront notre sort.

Pour réellement bloquer les contre-réformes de la classe dirigeante, il nous faut nous organiser en dehors des logiques syndicales. Élargir le mouvement à tous les secteurs de notre classe sur la base des véritables revendications des travailleurs et des travailleuses. Mener des luttes offensives qui nous unissent au-delà des fausses divisions de race, de nationalité ou de religion.

Ni CPE ni CNE ni Précarité! Organisons-nous pour la lutte!

Mais la simple reprise de la lutte de classe de la part du prolétariat ne suffira pas à abattre le système capitaliste. Cela exige aussi de reconstruire le nouveau parti international et internationaliste du prolétariat. Un parti politique qui, ayant réglé ses comptes avec le stalinisme et ses divers héritiers, saura guider le prolétariat international dans la défense de ses intérêts de classe et dans la préparation de l’alternative au système capitaliste: le communisme.

Bilan & Perspectives

BIPR - Bureau International pour le Parti Révolutionnaire