Contre la guerre, contre le capital

Proletaires de tous les pays, unissez-vous! 1er mai 2006

Entre de fragiles reprises et de profondes récessions, la crise mondiale du capital continue son cercle vicieux. Aussi, années après années, le prolétariat industriel et les masses déshéritées sont aux prises avec la guerre, la misère et l’exploitation. La marge de manœuvre pour gérer la crise est de plus en plus réduite et la bourgeoisie n’a plus d’alternative.

Avant qu’une guerre ne soit finie, elle prépare une nouvelle agression, tout naturellement sous le prétexte d’amener la liberté et la démocratie. Le requin impérialiste américain, qui a transformé l’Irak en abattoir pour défendre la suprématie du dollar dans les échanges internationaux, s’assurant ainsi le contrôle de la plus importante matière première - le pétrole - et qui continue à survivre grâce aux crédits accumulés au dépend du prolétariat international, agite le spectre d’une attaque contre le régime clérico-fasciste d’Iran. Mais ses vrais ennemis ne sont pas tant les bourgeoisies fondamentalistes islamiques, tout aussi affamées de profit et de rente, mais bien les impérialistes rivaux qui, même si elles sont aujourd’hui trop faibles sur le plan politico-militaire, peuvent devenir une menace sérieuse pour la superpuissance américaine. Derrière la guerre pour le contrôle du pétrole du Moyen-Orient, il y a aussi l’euro, la Chine et la Russie. De même, derrière Chavez et Morales il y a les immenses réserves de matières premières de l’Amérique Latine, pillées sans vergogne par les multinationales nord-américaines tout comme par les bourgeoisies locales.

Dans cette situation lugubre, le prolétariat a joué jusqu’à présent le rôle du boxeur "sonné". Licenciements, précarité, chômage s’ajoutent aux attaques contre le salaire direct et au vol du salaire indirect - la protection sociale - là où il existait. Les gouvernements de tous les pays - quelle que soit leur couleur - mettent en œuvre les mêmes politiques d’agression contre le travail salarié, parce que tous représentent en définitive, les intérêts généraux de la bourgeoisie.

De plus, partout les syndicats, sous le prétexte du "moindre mal", font avaler aux travailleurs, aux travailleuses et aux sans-emploi plus d’exploitation, des journées de travail plus longues pour moins de salaire et plus d’insécurité. C’est le patronat qui tient le bâton, mais ce sont les syndicats qui tiennent la bride des prolétaires!

Ça et là, dans le monde, quelques notables explosions de colère et de lutte sociale ont bousculé ce triste scénario: des banlieues françaises à la bataille contre le CPE, des grèves dans quelques grandes usines allemandes aux immenses manifestations contre les lois réactionnaires anti-immigrés aux USA, des secteurs du prolétariat - et de la petite bourgeoisie menacée par la prolétarisation - se sont rebellés contre une vie d’humiliation, de précarité et de misère. Mais ces épisodes sont souvent restés confus politiquement, limités dans leurs perspectives ou même finalement récupérés par les forces traditionnelles de la gauche bourgeoise, quand ils ne sont pas nés de l’apport décisif de la fraction "éclairée" de la bourgeoisie.

Quand ce n’est pas la gauche traditionnelle, c’est le radical-réformisme qui sème des illusions sur un "un autre monde possible" avec ses recettes enfantines magiques qui préludent à coup sûr des défaites démoralisantes. Comment et où trouver l’agent du "revenu de citoyenneté"? Et pour qui, pour les seul précaires et les sans-emploi? Et les autres en train de suer comme des mules pour produire la plus-value pour tous les autres? Allons, soyez sérieux!

Tout cela ne signifie pas qu’il n’y ait rien à faire, au contraire. Aujourd’hui plus que jamais, la reprise de la lutte de classe prolétarienne est dramatiquement nécessaire. Mais une lutte réelle, contre et au-delà de la logique du syndicalisme, y compris du soi-disant "syndicalisme de base". Une lutte auto-organisée, dirigée par les assemblées de travailleurs et de travailleuses, qui aille au-delà du champ de l’entreprise ou du secteur pour s’étendre au reste de la classe ouvrière.

Tout aussi nécessaire, est la reconstruction d’un authentique parti communiste international et internationaliste qui, ayant depuis longtemps réglé ses comptes avec le stalinisme et ses héritiers historiques, puisse assurer la continuité et les perspectives politiques anticapitalistes cohérentes pour en finir, une fois pour toutes, avec la guerre, la misère et l’exploitation. C’est à dire avec le capitalisme sous toutes ses formes, chacune plus mortelle que l’autre.

BIPR