Les nôtres - À la mémoire de Robert Perrault (1952-2010)

Il y a un peu plus d’un an, le matin du 11 janvier, 2010, nous perdions notre camarade et ami Robert Perrault des suites d’un cancer. Il était âgé de seulement 57 ans. Ce fut une perte terrible, tant pour ses proches, que pour ses camarades de lutte regroupés au sein du Groupe internationaliste ouvrier. Il y a quelques jours, lors d’une activité de bilan, nous avons pu mesurer jusqu’à quel point il nous avait manqué depuis son départ. Cependant, de nouvelles énergies militantes nous ont graduellement rejoints, et elles bénéficient maintenant, comme nous, de plusieurs des apports et des outils que Robert nous a légués. En sa mémoire et par un respect qui ne s’estompera jamais, nous republions plus bas les grandes lignes de l’intervention du porte-parole du GIO/TCI à l’occasion de la commémoration, qui a réuni un grand nombre de membres de sa famille, de ses amis, de ses collègues de travail et de ses camarades de lutte.

Au nom du Groupe internationaliste ouvrier et de notre regroupement politique international, la Tendance communiste internationaliste, ainsi que d’un certain nombre d’autres camarades qui l’ont connu à Montréal et à Sherbrooke, je tiens à saluer la mémoire de notre camarade et ami Robert Perrault. Robert est venu vers nous il y a moins de deux ans. Même si notre courant politique est encore très fragile et modeste, il n’a pas hésité à se joindre à nous comme sympathisant actif lorsqu’il a pu vérifier son accord avec nos orientations fondamentales de lutte contre l’exploitation des travailleurs et des travailleuses, du combat contre toutes les formes d’oppression, et pour un monde enfin solidaire et plus humain, c'est-à-dire une société véritablement socialiste.

Dès le début de notre travail commun, il a tenu à nous informer du caractère inévitable du cours de la maladie qui le frappait. Il l’affrontait certes avec courage et en matérialiste convaincu, mais il craignait de nous faire perdre notre temps. Au contraire, malgré cette réticence et pendant le peu de temps qu’il a passé parmi nous, il a très largement, intelligemment et généreusement contribué à l’avancement de nos idées lors des derniers mois de sa vie. Ses contributions ont surtout porté sur le renouveau de l’aspect visuel de nos publications (comment pouvait-il en être autrement avec l’ouvrier typographe très expérimenté qu’était Robert?), son contact vivant et attentif avec la nouvelle génération de jeunes révolutionnaires, sur la nécessité de traiter le changement social de façon sérieuse et disciplinée et sur les leçons tirées des échecs et des fausses routes prises par le passé. Robert nous restera en mémoire comme un camarade qui en toutes circonstances tentera de maintenir le cap sur nos orientations essentielles et sur les intérêts de la classe qu’il voulait servir jusqu’à la fin, la classe des travailleurs et des travailleuses, la classe des exploités. De plus, malgré ses ressources limitées, ses contributions financières importantes nous ont permis des avancées importantes, particulièrement, comme je l’ai mentionné plus tôt, en ce qui a trait à nos publications. Au printemps dernier, Robert a du être hospitalisé d’urgence et c’est sur ce qu’il pensait être son lit de mort que nous lui avons accordé le statut de membre en bonne et due forme de notre organisation. Nous croyons que cette confiance a été largement justifiée, car il y a quelques semaines encore, juste avant Noël, alors qu’il était déjà sérieusement miné par le cancer, nous avons travaillé avec lui sur une nouvelle mise en page et de nouvelles traductions, juste à côté du lit d’hôpital qu’il avait fait installé dans sa salle de travail. Un homme engagé jusqu’à la fin.

Même si notre itinéraire commun fut trop bref, même s’il fut marqué par la cruauté de la maladie, nous nous souviendrons autant du Robert dévoué, sérieux et capable de critiques sévères lorsqu’il les croyait justifiées, que du Robert d’un comique acidulé et pince sans rire avec lequel j’aurais bien voulu prendre quelques bières de plus; d’un bon compagnon, d’un bon camarade, et j’ose croire un ami.

Toutes nos sympathies vont à sa compagne France, son fils Nicolas, ses sœurs Yolande, Denise et Sylvie ainsi qu’à son frère Stéphan.

Robert, tes conseils, ta solidarité et ton intélligence nous manquerons. Honneur à l’ouvrier typographe Robert Perrault! Merci Robert.

Richard St-Pierre, pour ses camarades
du Groupe internationaliste ouvrier et
de la Tendance communiste internationaliste
Le 17 janvier, 2010