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Accueil ›Pour la grève de masse!
Adresse à celles et ceux réuni.es au congrès du 15 novembre 2014
La section montréalaise des IWW a lancé récemment un appel pour une «journée de grève sociale et de perturbation le premier mai 2015 ». Bien que nous ne pouvons que saluer la volonté de tenter d’unifier les luttes de notre classe par-delà les secteurs, la volonté de donner un objectif pratique de mobilisation aux militants radicaux et aux militantes radicales, ainsi que la combativité de la proposition, hélas, nous devons déplorer les nombreuses faiblesses de la proposition initiale. Si ceux et celles qui se sont rassemblés.es aujourd’hui, avec raison d’utiliser les circonstances sociales tumultueuses au Québec pour pousser le prolétariat à faire plus que des parades rituelles habituelles, et bien que l’intention est bonne, les moyens sont problématiques.
Ce n’est pas en une journée qu’on va les faire plier.
Tout d’abord, nous devons signaler la faiblesse de l’objectif qui se réalise en termes de mobilisation sporadique et non en termes de gain politique. Le fait de se donner un objectif de mobilisation de 24 heures, est en effet extrêmement limitant. On aura beau dire qu’on « verra après », si la suite n’est pas envisagée dès maintenant, il y a de fortes chances que nous soyons désorientés.es le 2 mai au matin, surtout si la mobilisation n’atteint pas ses objectifs. Une journée d’action ou de grève isolée dans le temps doivent toujours s’inscrire dans une escalade de la tension avec L’État et les patrons, en aucun cas être un objectif en soi.
Ensuite, un certain aspect militaire doit être mis de l’avant. La police sera sur les dents, prête à disperser, ou arrêter tout rassemblement et protégera les endroits stratégiques. Il y a peu de chance que des actions majeures aient lieu à l’extérieur de la région de Montréal, donc, les forces de l’État pourront se concentrer plus facilement pour limiter nos moyens d’action. Rappelons que « la défensive contre la guerre populaire, c’est la dispersion »1
Il faut aussi souligner la faiblesse stratégique consistant à donner le point d’orgue d’une mobilisation à l’avance ; c’est fournir à nos adversaires l’information sur nos limites de de mobilisation. La stratégie des ‘’journées d’action’’ n’a jamais rien donner, les bourgeois sachant que le lendemain, la paix sociale reprendra ses droits. Nous pouvons donner en exemple l’attitude des fédérations étudiantes pendant la lutte de 2012. En donnant comme point culminant à la grève illimitée, la manifestation du 22 mars, elles garantissaient au gouvernement libéral, la dislocation de la lutte par la suite, imprimant dans la conscience étudiante la finalité de l’action. De nombreux militants et militantes étudiants.es ont dû s’escrimer dans leur assemblée générale et dans la rue pour faire comprendre que le 22 mars n’était que le début. Cette journée n’aura aucun impact contre l’austérité si la bourgeoisie n’est pas convaincue qu’elle ne sera suivie de beaucoup plus.
La question de l’appareil syndical
La faiblesse la plus évidente de cette proposition est sa relation à l’appareil des syndicats dominants. La proposition a comme objectif de faire pression sur les syndicats pour qu’ils adoptent la mobilisation générale du 1er mai 2015. On parle d’ailleurs de perturbation pour tenter d’inclure des participants.es qui seraient trop frileux.ses pour faire grève.
Le problème de la proposition est qu’elle n’identifie pas les syndicats en eux-mêmes comme des adversaires. Elle peste certes contre les bureaucrates et les grandes centrales, mais elle ne reconnait en aucun cas la nécessité qu’aurait le prolétariat à dépasser le cadre syndical. À s’organiser dans des organes autonomes à la base. À combattre les syndicats comme des alliés objectifs de l’État. On leur propose surtout de faire pression sur leurs appareils pour qu’ils se lancent dans la lutte.
Ce genre de tactique ouvre la porte à deux scénarios. Le premier est que les centrales déploient leurs énergies pour étouffer ces initiatives et que les salarié.es combatifs et combatives s’épuisent en tentant de faire passer des résolutions dans les structures bureaucratiques pour très peu de résultats. Le second est d’une certaine façon bien pire. Il s’agirait d’un succès de la campagne de pression afin que les syndicats se jettent dans la lutte. Encadrant la journée d’action, fixant ses limites et par le même coup, referaient leur image combative auprès de leur base en s’affirmant comme seul organe apte à diriger la lutte. En reconstruisant leurs légitimités grâce à une journée d’action isolée qu’ils auront soigneusement récupérée, pour s’asseoir dans leur qualité d’appareil de contrôle de la classe, canalisant la colère et baladant les prolos entre deux, trois manifs combatives et journées de grève sans impact.
En conclusion, il faut bien savoir diviser pour faire l’unité.
En conclusion, nous avons démontré que cette proposition nous pousse à plonger tête baissée, malgré la volonté des congressistes réunis ici, dans un des nombreux pièges du réformisme, le frontiste. Le frontiste peut être défini comme une tentative des minorités conscientes du prolétariat de rallier la base aux appareils de rétention. En tentant d’organiser une journée d’action et de perturbation, on espère convaincre la gauche des appareils syndicaux, communautaires et estudiantins, espérant avoir assez de moyens pour réellement agir, pour briser l’isolement qui pèse lourd sur les minorités révolutionnaires. En espérant momentanément augmenter leurs forces de frappe, ils et elles défendent un moyen d’action qui ne tient aucunement en compte de la réalité de la lutte de classe dans la situation actuelle. On en fait un projet limité et limitant qui, en définitive, ne peut qu’aider la bourgeoisie et son État. La preuve encore une fois que l’enfer est pavé de bonnes intentions.
La lutte révolutionnaire n’offre aucune facilité et peu de place pour l’enthousiasme ; cependant, elle est la seule voie réaliste dans la situation actuelle. Les minorités révolutionnaires actuelles doivent agir dans le but de favoriser l’unité de la classe et son autonomie. La création de comités autonomes et interprofessionnels sur les lieux de travail et dans les quartiers, à l’image des comités printemps 2015 est l’étape la plus importante pour bâtir une réponse conséquente aux attaques du Capital, vers la grève de masse. Pas une grève ‘’sociale’’ bien encadrée de 24h par les permanents et les services d’ordre, mais une action issue de l’auto-organisation des masses et, n’ayons pas peur du mot, de leur spontanéité. Une action assez autonome pour être désorganisant pour l’État, une action qui s’inscrit dans la durée par sa détermination, une grève qui prend tout son caractère politique, en se confrontant aux syndicats, à la police, aux tribunaux et aux patrons.
Maximilien et Richard
1 De la guerre, Carl Von Clausewitz.
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