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Accueil ›L'Argentine sous Milei, un cas d'école du capitalisme le plus barbare : accroissement de l'exploitation pour les uns, maximisation des profits pour les autres
Dans notre précédent article sur l'Argentine écrit quelques mois après l'élection de Javier Milei(1), nous avions noté que la situation du prolétariat argentin allait continuer à se dégrader sous l'effet des politiques d'austérité parmi les plus brutales des dernières décennies. Qu'en est-il un an plus tard ? Cet article vise à répondre à cette question, tout en démystifiant la propagande bourgeoise autour des soi-disant « succès » économiques et sociaux de celui qui se présente comme « le premier président anarcho-capitaliste de l'histoire ».
Récession économique ou reprise « historique » ?
Les médias bourgeois tels que le Financial Times cherchent à vanter par tous les moyens le bilan économique du gouvernement Milei, allant même jusqu'à le considérer pour certains d'entre eux comme un « exemple » à suivre pour d'autres pays(2). Ils claironnent que Javier Milei a réussi à faire baisser l'inflation mensuelle et interannuelle à des niveaux « historiques », respectivement de 25 à 2 % et de 211 à 117 %, à « rassurer » les marchés, à attirer les investisseurs étrangers, à « stabiliser » le peso, à réduire la dette et les déficits commerciaux et budgétaires, le tout en relançant l'économie et en faisant baisser la pauvreté(3). Quel prodige ! Évidemment, la réalité est tout autre.
Certes, l'inflation a bien diminué, mais pas du tout dans ces proportions, car les estimations de l'INDEC, l'Instituto Nacional de Estadística y Censos, sont sous-évaluées par des biais statistiques(4), qui impactent également la mesure de la pauvreté. L'excédent budgétaire s'explique quasi-exclusivement par la réduction extrêmement forte des dépenses publiques, et notamment des dépenses sociales, entraînant un important coût social pour les populations les plus précaires. L'Argentine a par ailleurs connu une récession de 3,5 % pour l'année 2024 selon le FMI(5), c'est-à-dire la plus faible croissance du sous-continent avec l'Équateur, et si elle a effectivement connu une croissance de 3,9 % sur le troisième trimestre de l'année, c'est uniquement par rapport au second trimestre. Sur l'année, la récession continue bel et bien de s'installer, avec -2,1% au troisième trimestre, contrairement à ce que prétendent des journaux patronaux comme Les Échos, qui expliquent que l'Argentine serait déjà « sortie » de la récession(6). Si le FMI et la Banque mondiale tablent sur une croissance de 5% en 2025, c'est uniquement par rapport à l'année 2024 qui est l'une des pires années récessives qu'a connu le pays depuis la crise économique de 1999-2003, augmentant mécaniquement le taux de croissance. Surtout, cette reprise ne concerne pas tous les secteurs économiques de façon homogène : « seuls 30 % de l'économie argentine se situent au-dessus du niveau d'avant le gouvernement de Milei ». Les secteurs qui ont connu la plus forte croissance sont l'agriculture, la pêche et les mines, tandis que ceux qui ont connu la plus faible croissance (voire une croissance négative) sont l'industrie manufacturière et la construction(7). Les politiques néolibérales de Milei ont contribué à la désorganisation du tissu productif et à la désindustrialisation, la croissance de la production industrielle étant systématiquement négative sur l'année (-9,4% par rapport à 2023) selon l'INDEC(8). Cela participe de la « reprimarisation » de l'Argentine, qui reste une économie dépendante aux matières premières et aux capitaux étrangers, sensible aux aléas et aux crises externes, notamment du fait de la dollarisation accrue de son économie (le programme de Milei), pourtant à l'origine de la crise de 1999-2003.
Un prolétariat saigné à blanc
Quels ont été les effets de l'austérité et de la crise économique sur le prolétariat argentin au cours de cette dernière année ? D'abord, on observe une baisse historique des salaires et du nombre d'emplois. Le salaire réel moyen a diminué de 9,6% ou de 16,7% (selon la méthode de calcul) par rapport à novembre 2023 selon le CEPA (Centre d'économie politique), proche de l'opposition péroniste(9). Près de 260 000 emplois ont été supprimés (principalement dans le secteur privé, mais également dans le secteur public) et les plans sociaux se sont multipliés dans l'industrie, conduisant à une augmentation du nombre de chômeurs, pendant que les ouvriers en grève pour leurs conditions de travail sont réprimés par la police(10). Ensuite, on assiste à une précarisation accrue des travailleurs. Lors de l'adoption du décret de nécessité et d'urgence (DNU) au début de l'année 2024, le droit du travail a été flexibilisé : « la période d'essai pour tout nouvel emploi [est passée] de trois à huit mois et les indemnités pour licenciement se [sont trouvées] amputées »(11). Le gouvernement Milei a ensuite présenté une nouvelle loi travail en janvier 2025 permettant aux employeurs d'obliger leurs salariés à travailler jusqu'à 12h (!) par jour, constituant une profonde régression pour les droits des travailleurs, en les ramenant au XIXème siècle(12), tandis qu'il a gelé dans le même temps les augmentations de salaires à moins de 1% par mois pendant toute l'année 2025, en dessous de l'inflation(13).
Mais ce n'est pas tout. Ce bilan soi-disant « exemplaire » ne s'arrête pas là, et d'autres secteurs de la population sont eux aussi concernés. Les universités publiques sont mises à mal sous l'effet de la baisse des financements(14), les incendies en Patagonie s’accélèrent et les autorités locales ne peuvent rien faire pour les arrêter faute de budget(15), les politiques extractivistes se renforcent au détriment des droits des peuples autochtones et de l'environnement(16), les femmes et les minorités sexuelles subissent les effets désastreux des politiques réactionnaires liés aux fantasmes idéologiques de l'extrême droite (contre l'avortement et le mariage homosexuel notamment), et l'Argentine a connu des pénuries de répulsifs anti-moustiques pendant l'épidémie de dengue de l'été 2024, où ces produits (devenus très coûteux) n'étaient disponibles que pour une infime partie de la population, provoquant un important scandale sanitaire(17). Alors qu'une crise alimentaire s'installe durablement dans les quartiers populaires, des coupures d'électricité régulières ont lieu dans les principales villes du pays, et les tarifs liés à l'électricité, à l'eau, à l'énergie, aux transports ou au logement continuent d'augmenter pour la masse de la population laborieuse en voie de paupérisation(18). Cette paupérisation concerne notamment les retraités les plus pauvres, qui ont vu fondre leur faible pouvoir d'achat en quelques mois, étant donné que le gouvernement Milei a remis en cause la gratuité des médicaments essentiels qui leur était auparavant accordée, et que le prix des médicaments et des tarifs d'assurance maladie a, au contraire, drastiquement augmenté(19).
Ce bilan social est donc plus que dramatique pour la classe ouvrière argentine et les franges les plus précarisées de la population. Reste la question de la pauvreté, dont les partisans de Milei se servent – à tort – pour défendre son bilan. Cette dernière a explosé dans les six premiers mois de l'année 2024, passant de 40% lors du premier semestre 2023 à 53% lors du premier semestre 2024 selon l'INDEC. L'extrême pauvreté (indigencia) est quant à elle passée sur la même période de 9 à 18 %(20). Selon d'autres données complémentaires disponibles sur le premier semestre, près de 73% de la population peut être considérée comme « pauvre » ou « quasi-pauvre »(21), et « 61 % de la population a des problèmes de revenus, de logement, de santé ou d'éducation »(22). Dans le même temps, d'après de premières estimations basées sur les données de l'INDEC, le taux de pauvreté aurait ensuite diminué pour atteindre 36,8% au second semestre 2024, soit un taux inférieur à celui du second semestre 2023(23). Le diable se cache pourtant dans les détails. D'abord, on peut légitimement questionner la façon dont la pauvreté est mesurée par l'INDEC. Déjà contestée à plusieurs reprises sous le gouvernement Macri (2015-2019), où l'institut avait été accusé de « fausser » à la baisse les chiffres de la pauvreté(24), cette mesure souffre de plusieurs biais statistiques évidents, étant donné qu'elle est calculée par rapport à l'inflation. Or, de la même manière que le calcul de l'inflation est sous-estimée, la mesure de la pauvreté l'est aussi(25). En réalité, même s'il a effectivement diminué, le taux de pauvreté reste supérieur à ce qu'il était avant l'arrivée au pouvoir de Javier Milei, et se situe toujours à des niveaux très élevés. L'essentiel de cette baisse provient non pas d'une amélioration de la situation des classes laborieuses (nous avons montré que c'est plutôt le contraire) mais d'une très forte baisse de l'inflation. Il ne s'agit donc aucunement d'une baisse durable, et plusieurs spécialistes alertent déjà sur l'apparition d'une pauvreté « structurelle »(26). De surcroît, l'Université catholique argentine (UCA), qui utilise une méthodologie différente, estime le taux de pauvreté au troisième trimestre 2024 à 49,9% (10 points de plus que les statistiques officielles du gouvernement), et considère que près de 35% des travailleurs sont pauvres(27). Pour terminer sur ce bilan macabre, notons que le nombre de sans-abris a lui aussi augmenté, notamment dans la capitale(28).
Le lion(29) prétendait « tronçonner » l'État et la « caste politique », il a en réalité « dévoré » les maigres revenus restants du prolétariat après des années de crise et de sacrifices.
Tandis que la bourgeoisie ne connaît pas la crise
Pour la bourgeoisie, les mesures de ce gouvernement peuvent effectivement apparaître comme un « exemple » à suivre tant elle en a profité au détriment du prolétariat. La revue argentine Crisis signale ce décalage entre la situation dramatique des classes laborieuses, et celle bien plus profitable de la bourgeoisie, à partir de leur analyse sur la « gestion ultra-libérale de l'énergie en Argentine » : « Augmentations massives des tarifs, profits extraordinaires (!) pour une poignée d’entreprises et incertitude sur l’approvisionnement en électricité pendant l’été »(30). Les inégalités sociales ont de fait considérablement augmenté : les revenus des classes laborieuses ont chuté, tandis que les profits de la bourgeoisie se sont eux envolés(31) , alimentés par la hausse des prix et la dérégulation dans les secteurs de l'énergie, de la finance ou de la santé, la baisse de la fiscalité et des impôts directs sur les ménages aisés et les entreprises (tandis que les impôts indirects et l’impôt sur le revenu ont augmenté pour les plus pauvres), ou encore la libéralisation des investissements et la libre circulation des capitaux (où l'argent rapatrié peut être « blanchi » sans impôts selon le CEPA).
Quelle réaction de la classe ouvrière ?
Il peut paraître surprenant à première vue de remarquer que, malgré la mise en place de politiques d'austérité particulièrement féroces et aux conséquences catastrophiques, le prolétariat argentin ne réagit que pas ou peu aux attaques qui lui sont imposées. Cela s'explique par sa désorientation, après tant d'années de contre-révolution et de collaborationnisme, au point d'oublier jusqu'à ses moyens de lutte. Cette faible conscience de classe renforce le poids du corporatisme. Pour les travailleurs informels, très nombreux en Amérique latine, leur principal combat concernait la baisse de l'inflation qui impactait jusqu'alors durement leur quotidien, d'où le soutien qu'a pu rencontrer Milei auprès d'une partie des classes populaires. Quant aux autres travailleurs, du public comme du privé, ceux-ci restent principalement encadrés par les syndicats péronistes de collaboration de classe comme la CGT. Cette dernière a déclaré vouloir « collaborer » avec le gouvernement pour trouver des terrains d'entente, notamment sur la loi travail que le gouvernement souhaite faire adopter prochainement, ce qui explique le faible nombre de grèves et de mobilisations ouvrières dans la rue ces derniers mois, la CGT refusant de les soutenir au profit de la « négociation » et du « dialogue ». Les syndicats prétendument « contestataires » cherchent bien à relancer le mouvement syndical avec de nombreux appels à la grève générale, mais sans rompre avec la CGT !(32) L'extrême gauche n'a pas davantage cherché à organiser et à conscientiser la classe ouvrière, bien au contraire. Elle a poursuivi son entreprise de mystification des prolétaires, en se mettant à la remorque des syndicats et en encourageant les prolétaires à participer à des luttes interclassistes autour de la défense de la « démocratie », de l'antifascisme et du respect des droits de l'homme, main dans la main avec le kirchnérisme(33). Cela prouve à nouveau le caractère profondément bourgeois de l'extrême gauche du capital, qui ne sert qu'à canaliser la protestation ouvrière au profit de la préservation du système capitaliste. L'opposition de gauche péroniste, enfin, continue de jouer son rôle « d'opposition de sa majesté », certains ayant franchi le pas en rejoignant directement la coalition présidentielle, comme Daniel Scioli, ancien candidat péroniste aux élections présidentielles de 2015, tandis que les gouverneurs péronistes ont soutenu la mise en œuvre des politiques de Milei à la suite d'un accord entre les provinces et le gouvernement en juillet 2024.
Face à ces attaques anti-ouvrières qui vont encore se multiplier dans les prochains mois, et au piège que constitue pour les travailleurs le syndicalisme et la gauche du capital, péroniste comme trotskiste, il est nécessaire de réaffirmer une position de classe intransigeante et révolutionnaire, opposée à toutes les variantes d'une même politique bourgeoise, afin que le prolétariat puisse mettre un terme, une fois pour toutes, à la barbarie capitaliste qui s’accélère et dont il est la principale victime. Comme nous l'écrivions un an plus tôt, et malgré les difficultés immenses auxquelles elle est aujourd'hui confrontée, la classe ouvrière argentine devra s'auto-organiser de manière indépendante pour y faire face. Friedrich Engels disait que « pour que le prolétariat soit assez fort pour l'emporter le jour crucial, il est indispensable - et Marx et moi le préconisons depuis 1847 - qu'il constitue un parti à part entière, distinct et opposé à tous les autres, un parti conscient de lui-même en tant que parti de classe » (Lettre d'Engels à Gerson Trier, 18 décembre 1889). C'est ce parti de classe international qu'il nous faut chercher à construire dès maintenant, pour guider la classe ouvrière dans le combat qui l'attend pour son émancipation.
Xav22/02/2025
Notes :
Source de l'image : contretemps.eu (CC BY-NC 4.0) Mídia NINJA
(3) Les données et informations citées sont évoquées dans ces différents articles de presse: ledevoir.com ; bfmtv.com; rtbf.be et 24heures.ch
(4) Pour davantage de détails : elcohetealaluna.com
(10) centrocepa.com.ar; elextremosur.com; pagina12.com.ar et diagonales.com
(15) courrierinternational.com
(18) infobae.com et theguardian.com
(19) centrocepa.com.ar; courrierinternational.com et lemonde.fr
(25) Pour davantage de détails: perfil.com et cenital.com
(28) cnnespanol.cnn.com et tiempoar.com.ar
(29) En référence à son slogan de 2021 lors des élections législatives : « Je ne suis pas venu ici pour guider des agneaux mais pour réveiller les lions ! »
(31) eldiario.es; centrocepa.com.ar et cnnespanol.cnn.com
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