Ce qu’est l’abstentionnisme des communistes internationalistes

Les communistes considèrent le mécanisme du vote démocratique de l’ordre bourgeois comme le “meilleur” système pour mettre une barrière des plus efficaces au prolétariat, sur le chemin de son émancipation en décourageant les travailleurs et en les dévoyant sur un terrain qui n’est pas le leur.

L’histoire du siècle écoulé montre que la démocratie parlementaire a toujours été à l’origine de la passivité et de la défaite de la classe ouvrière aux moments les plus critiques et les plus difficiles de son existence en tant que classe. Le dévoiement de la lutte de classe dans le combat pour la démocratie est à situer au même niveau que celui pour le combat contre le fascisme.

La masse des “citoyens électeurs” est plongée dans l’impossible choix entre les différentes politiques de partis qui ne s’opposent pas réellement en termes de programmes, idées ou principes, mais qui sont seulement motivés par la prise du pouvoir gouvernemental - le programme réel de chacun de ces partis étant celui de la bourgeoisie que chacun d’entre eux ne manquera pas d’appliquer fidèlement. Le boycott de ces méthodes électorales pseudo démocratiques et du parlementarisme est fondamental pour l’action politique communiste. Cette position est plus que jamais à l’ordre du jour au moment ou les bourgeoisies américaines et européennes, en particulier, appellent les travailleurs à se solidariser avec leurs politiques respectives - sous prétexte de lutte anti-terroriste - alors que leur but réel, toutes bourgeoisies confondues, malgré les divergences secondaires qui peuvent émerger entre elles, reste de justifier les attaques, toujours plus dures, portées contre le prolétariat. Tout cela au moment où le capitalisme est de plus en plus objet de contradictions explosives.

La position abstentionniste des communistes internationalistes est une des bases fondamentales sur lesquelles repose la création de l’organisation de classe du prolétariat. Le refus du vote affirme le refus de la légitimité du pouvoir bourgeois ou du moins le refus du droit de la bourgeoisie à posséder le pouvoir à travers son administration, de l’exploitation de la classe ouvrière dans le but de la survie du capitalisme.

Le but des communistes internationalistes est de mettre à nu la mystification électorale afin d’approfondir le fossé de classe. Ils ne sont pas concernés par la pêche aux voix pour prendre la majorité au parlement, ils veulent seulement répandre dans les secteurs les plus conscients de la classe une vérité: le prolétariat ne retrouvera la voie qui est la sienne, la voie de la lutte de classe que lorsqu’elle aura conscience qu’il lui faut rejeter toute participation à quelque scrutin que ce soit initié par la bourgeoisie. Le vote est actuellement une arme aux mains de la classe dominante.

Même les solutions les plus partielles et les plus immédiates aux problèmes de la classe exploitée ne peuvent trouver leurs sources dans les élections, mais s’abstenir n’est pas suffisant. Un pas supplémentaire est nécessaire, celui du combat contre l’exercice du pouvoir bourgeois, contre le capitalisme, par les voies et les moyens qui sont ceux appropriés à la défense des intérêts spécifiques de la classe ouvrière. La croissance du soi-disant “parti abstentionniste” est, bien sûr, le signe du désintérêt que de plus en plus de travailleurs portent aux élections initiées par la bourgeoisie, mais c’est aussi le révélateur d’un renoncement à la politique, et ceci laisse la porte ouverte aux politiciens professionnels bourgeois. S’abstenir n’est pas suffisant.

S’abstenir n’est pas un combat. Les militants du parti de classe ne se forment pas à travers la simple contemplation de faits ou à travers la possibilité de développer une capacité à la théorisation abstraite. Une participation active à tous les combats de classe, menée avec des méthodes et une conviction de classe, veut dire travailler aussi efficacement que possible vers un objectif précis et concret. C’est essentiellement dans la perspective d’une reprise généralisée du combat de classe que nous serons capable de donner substance à une stratégie qui part de la dure activité quotidienne sur les divers terrains ou il est possible d’agiter le drapeau du communisme.

Les communistes internationalistes ne votent pas.

Ils délaissent l’isoloir au profit du combat pour la reprise de la lutte de classe.