La mondialisation, impérialisme d’aujourd’hui

La mondialisation n’est pas un phénomène nouveau, produit de la politique menée dans les dernières années par quelques politiciens libéraux Américains ou Européens. C’est un processus contenu dans l’essence même du capitalisme. Ce qui est arrivé dans les dix dernières années, c’est d’une part des sauts technologiques qui ont permis à tous les objets consommés d’être un assemblage d’éléments produits n’importe où dans le monde, d’autre part le démantèlement des systèmes de protection sociale développés à la fin des années 40 dans les pays du centre capitaliste (Amérique du Nord, Europe, Japon). Les deux aspects se renforcent l’un l’autre. Les entreprises multinationales investissent en sachant qu’elles produisent pour un marché désormais réellement mondialisé, c’est à dire que, du blé aux boutons de chemises, des livres aux voitures ne passant par les jouets, tous ce qui est produit est disponible dans le monde entier ... moyennant espèces sonnantes et trébuchantes.

Ces entreprises jouent avec les différences entre Etats: législations sociales et écologiques, impôts, infrastructures, formation des travailleurs, coûts de la main d’œuvre, de l’énergie ou autre, pour installer telle ou telle unité de production ici ou là. Ce faisant, ces entreprises encouragent les politiciens partisans d’un progrès rapide des ces éléments: à l’Etat d’équiper le territoire national de routes et de moyens de communication pour les échanges économiques, d’un système éducatif répondant aux besoins industriels et de services, d’une législation sociale encadrant les travailleurs dans un carcan strict pour limiter ses initiatives autonomes, assurant le strict minimum aux malades et vieux, l’essentiel devant rester à la charge du travailleur.

La mondialisation n’est que le prolongement de la phase impérialiste du mode de production capitaliste. C’est cet impérialisme, les rivalités entre pays du centre capitaliste, qui explique les déchaînements guerriers du XX° siècle, les 2 guerres mondiales, les perpétuelles guerres locales qui ensanglantent, qui ravagent des pays ou des régions ( Corée dans les années 50, Vietnam dans les années 60-70, Angola et Mozambique en 70-80, Afghanistan depuis la fin 80 ...)

L’extension de la pauvreté grâce aux "ajustements structurels", les différentes "dérégulations", pas plus que les guerres ne sont dues à de mauvais dirigeants, trop à droite, trop libéraux, trop agressifs. Ces politiques sont produites par un système, le système capitaliste, qui n’est pas réformable, qui n’est pas améliorable. L’abandon, par les bourgeoisies européennes, des politiques de protection sociales (Keynésiennes) n’est pas due à une tendance perverse, mais à l’intensification de la crise du mode de production capitaliste, à la baisse du taux de profit, qui a accru le besoin de concurrence entre entreprises.

Combattre aujourd’hui l’OMC, le FMI ou les autres organismes économiques chargé des basses besognes du capitalisme, c’est aussi absurde que de vouloir combattre "La Poste" parce qu’elle nous envoie de mauvaises nouvelles, des factures et quittances de loyer. La mondialisation, visage actuel de l’impérialisme, est la seule voie que le capitalisme peut prendre pour continuer à se valoriser. Sa caractéristique à la concentration industrielle et financière ne peut être combattue par une "autre politique", plus social-démocrate, keynésienne. Il faut, au contraire, lutter pour la disparition du système lui-même, qui porte en lui misère, catastrophes écologiques et guerre. Aujourd’hui seule une forte reprise de l’initiative de la classe ouvrière, une défense intransigeante face aux attaques massives du capital, face aux dérives guerrières bien présentes actuellement, peut faire obstacle à la "bonne" marche du capitalisme, sous toutes ses formes. C’est pour cela que la tâche prioritaire des révolutionnaires est de contribuer - dans la mesure de leur force - à la reprise des luttes prolétariennes, indépendamment des politiques de conciliation et des logiques syndicales.

Mais cette reprise de classe n’aura pas d’espoir de victoire sans l’organisation politique adaptée à la conduite de cette immense bataille: le Parti International du prolétariat.