Une paix mortelle

Depuis 1995, plus de 2000 travailleurs et travailleuses du Mexique sont décédés en tentant d'entrer illégalement aux États-Unis. Cela équivaut à une fatalité par mille de frontière ou à un décès presque tous les jours. Les clandestins se noient dans le Rio Grande, sont abattus par les propriétaires de ranch et les patrouilles frontalières ou meurent de soif dans le désert. Ce massacre discret de prolétaires dont le seul crime est de se chercher un emploi n'est jamais rapporté dans les actualités. Pourtant, les statistiques de cette saignée sont presque du même ordre que l'horrible boucherie ayant cours en Israël et en Palestine. À l'évidence, tout le monde avait raison de célébrer la chute de l'odieux Mur de Berlin. Mais il est bon de se souvenir qu'entre 1961 et 1989, un total de 200 personnes sont mortes en tentant de le franchir. Même pas le dixième des prolos morts dans moins du tiers de la période à la frontière Mexique-USA... Le capitalisme est un système létal bien servi par le silence que conserve son appareil de propagande sur de tels exemples d'ignominie.

Victor