Pour les travailleurs polonais, la voie vers le socialisme est celle de l’insurrection armée

Des pages de Battaglia Comunista, numéro 6, été 1956

Ouvriers!

Trois années après l’insurrection en Allemagne de l’Est, le prolétariat polonais a eu recours aux armes pour défendre son droit à la vie et à la liberté.

Les travailleurs qui furent battus dans les rues de Poznan et fauchés par les chars d’assaut du gouvernement "communiste" s’étaient soulevés contre le régime d’exploitation et de servitude imposé par les lois de fer du capitalisme d’État et non contre l’idée ou les institutions du socialisme qui n’existe pas en Pologne, qui n’existe pas en Russie, qui est non-existant dans tous les pays conquis... pour le socialisme par les baïonnettes de l’armée de Staline.

Si encore une fois, les ouvriers insurgés ont attaqué et détruit les quartiers-généraux du parti et du gouvernement; s’ils ont déchiré et brûlé les drapeaux rouges et les bannières chères au cœur du prolétariat international, c’est parce que ces emblèmes - qui ont été arrachés aux traditions prolétariennes - sont utilisés pour confondre les ouvriers sur le socialisme dans le but de les tromper; ils sont devenus des symboles de l’exploitation et de la tyrannie et ont depuis longtemps cessé de représenter leur cause originale. C’est pourquoi ils ont été traités avec mépris et détruits comme symbole d’un capitalisme des plus opprimants.

Tout comme hier à Berlin, aujourd’hui Poznan est la réponse prolétarienne. Elle est aussi la réponse marxiste à lancer directement au visage de ces réformistes stupides, Khrouchtchev, Togliatti et Nenni (1) qui, affamés de pouvoir et de vie tranquille, cherchent désespérément à renforcer le régime de la propriété avec leurs discours sur la coexistence pacifique, sur la voie parlementaire vers le socialisme et sur la futilité de la violence révolutionnaire. Pendant ce temps, le sol prolétarien s’est mis à trembler sous leurs pieds avec les signes précurseurs de grands séismes historiques et les travailleurs sont contraints de poser le problème de la meilleure défense de leurs intérêts en termes de violence et d’insurrection armée dans le pays même... du socialisme.

Lorsque la révolte éclate", a déclaré un porte-parole de la bureaucratie "communiste", "nous ne perdons pas de temps à parler de démocratie; nous nous occupons à envoyer les soldats.

Ouvriers d’Italie!

Maintenant il est clair que la voie vers le socialisme n’est pas la voie bâtarde et pacifiste de Nenni et de Togliatti. Cette voie est plutôt celle indiquée par les barricades fumantes et sanglantes de Poznan, dont la police réactionnaire de l’appareil stalinien tentera de diffamer les combattants et les héros, comme étant des instruments de l’impérialisme américain.

Ceci est la seconde éruption des travailleurs qui a ébranlé les fondements d’un régime qui place le fardeau de l’industrialisation forcée sur leurs épaules. C’est la confirmation pratique de la validité de la théorie anticipée par Marx et Lénine. Le jour de l’effondrement viendra. Il ne peut être évité car le monde du travail et du progrès humain ne peut se permettre d’être rejeté dans la barbarie et la mort.

Pour chaque commune qui succombe, une autre se lèvera. Vive la Commune de Poznan!

(1) Respectivement leaders des partis russe, italo-stalinien et social-démocrate.